Un casse-tête récurrent pour les producteurs de lait et les autorités, La poudre de la discorde

Un casse-tête récurrent pour les producteurs de lait et les autorités, La poudre de la discorde
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La poudre de lait continue d’être la pomme de discorde entre les producteurs et le gouvernement. Elle a donné lieu à des situations explosives autant parmi les producteurs que chez le citoyen.

La suppression de la subvention risque d’être le détonateur d’une flambée des prix du lait. Toutefois, les professionnels préconisent une révision de la politique de subvention qui concerne aussi d’autres produits comme la farine, objet de toutes les manipulations.



Les spécialistes de la filière lait recommandent aux pouvoirs publics de trouver un autre système de subvention pour le lait afin de booster le développement de l’élevage bovin laitier et de limiter les importations de la poudre de lait.

Pour les professionnels de la filière, la subvention telle qu’elle existe actuellement est un échec. Elle pénalise, selon eux, les producteurs et freine le développement de la production. «A 25 dinars le sachet du lait, franchement cela n’encourage pas les producteurs !», a estimé hier le président du Comité interprofessionnel du lait (CIL), Mahmoud Benchekour.

LG Algérie

S’exprimant lors d’une conférence de presse tenue à l’occasion du Salon international de l’élevage, de l’agroalimentaire et de l’agroéquipement, Sipasa et Agrofood, qui se déroulera du 15 au 18 mai au palais des Expositions des Pins Maritimes (Safex), le président du CIL a plaidé en faveur de subventions en amont, qui devraient être centrées sur le développement de la production du fourrage, aliment de base pour le bétail. «Il faut faire baisser le coût de revient du lait à travers le développement de la production fourragère», a-t-insisté en déplorant que le cheptel bovin soit sous-alimenté, en raison du peu d’abondance du fourrage et de son coût excessif qui dépasse parfois la barre de 600 dinars la botte.

«Cette sous-alimentation influe forcément sur le niveau de production», a-t-il prévenu. Selon les estimations annoncées par le président du CIL, en Algérie les vaches ne produisent pas plus de 4 500 litres par an, alors que la production moyenne devrait atteindre 6 000 litres. Il a indiqué que, le cheptel de vaches laitières hors sol est de 200 000 têtes, mais il serait important de l’élever à 600 000 vaches.

«Mais pour réaliser cet objectif, il faudrait d’abord penser à revaloriser les 800 000 hectares de terres en jachère à travers le pays notamment dans le Sud et les Hauts-Plateaux et développer les techniques d’irrigation», a-t-il préconisé avant d’ajouter que les normes d’élevage limite le nombre de vaches par hectare à trois. «Il faut qu’il ait au moins un hectare pour trois vaches dont la production devrait atteindre 6 000 litres par tête annuellement ce qui donnerait 3,6 milliards de litres par an», a-t- il expliqué.

Cette quantité devrait satisfaire les besoins du marché national dont la production actuelle ne couvre pas plus de 20 % des besoins du marché local. Les intervenants ont insisté sur le fait que la production du lait cru en Algérie s’est toujours basée sur des familles d’éleveurs qui disposent de 2 à 8 vaches. «Ces éleveurs ne pensent même pas à développer leur cheptel car pour eux l’élevage bovin est une activité secondaire», a affirmé le président du CIL.

Il a ajouté que l’élevage de 50 à 100 vaches est tributaire du développement de la production fourragère. Pour sa part, le docteur Mohamed Rahal, a insisté sur la formation technique des éleveurs et des agriculteurs en préconisant à l’Etat de conditionner les subventions par la formation obligatoire de tous les acteurs du secteur agricole. La production du lait connait des perturbations en raison des problèmes d’approvisionnement en poudre ou en raison des grèves à répétition notamment chez Colaital.