Un cahier de charge type élaboré par le ministère des Affaires religieuses et des wakfs, afin d’unifier la typologie architecturale des mosquées en Algérie, « sera finalisé courant 2016 », a indiqué lundi à Constantine le directeur de la culture islamique auprès de ce département.
« Des chercheurs universitaires, des experts en architecture, tout comme des historiens et des sociologues, ont été conviés pour approfondir la réflexion autour du contenu de ce cahier de charges », a précisé Bouzid Boumediene, à l’ouverture d’un colloque international de 2 jours sur « l’architecture islamique, histoire et pratiques architecturales », organisé à l’université Constantine 3.
Soutenant que l’héritage culturel et le patrimoine architectural de beaucoup de régions du pays seront pris en considération lors de l’élaboration de ce cahier des charges, M. Bouzid a précisé que l’objectif d’un tel projet était dicté par « la nécessité de donner un cachet architectural algérien propre, et une identité nationale dans toutes ses dimensions ».
Il a ajouté, dans le même contexte, que le département des Affaires religieuses compte, dans le cadre du même projet, procéder également à l’élaboration d’une liste des bureaux d’études agréés dans chaque wilaya pour « valider la maquette des projets de réalisation des mosquées et suivre les travaux ».
Selon le responsable, la liste de ces bureaux d’études agréés sera « imposable à toutes les associations désireuses de construire des lieux de culte ».
Organisé conjointement par les ministères des Affaires religieuses et de l’Enseignement supérieur, ce colloque international ambitionne, à travers les communications programmées, de « confronter les regards autour des conceptions de l’histoire de l’architecture islamique, et les architectures d’inspiration locale pendant les périodes de colonisation et après l’indépendance ».
Naïma Benkari, de l’université du Sultanat d’Oman, a présenté des mosquées-repères dans l’architecture islamique contemporaine, à travers les mosquées La corniche de Djeddah (Arabie Saoudite), Hassan 2 de Casablanca (Maroc) et Emir-Abdelkader à Constantine.
La conférencière a également souligné que la communauté musulmane établie dans des pays non musulmans a créé, à travers les lieux de culte, un type architectural spécifique ‘‘imprégnés de plusieurs styles’’.
Badia Sahraoui, de l’université Constantine 3, a abordé pour sa part l’architecture de la mosquée Emir-Abdelkader de Constantine pour affirmer que ce lieu de culte, véritable chef-d’œuvre, témoigne ‘‘du savoir-faire inspiré de l’art architectural arabo-musulman et de la finesse et la richesse de l’ornementation’’.
Elle a ajouté que cette mosquée qui peut accueillir jusqu’à 12.000 fidèles, avec son gigantesque dôme culminant à 64 m et ses deux finement effilés, de 107 m de haut, constitue ‘‘une véritable référence architecturale arabe’’.
Quatre (4) axes relatifs à ‘‘l’historiographie de l’architecture islamique’’, ‘‘les pratiques et les productions architecturales en situation coloniale’’, ‘‘les pratiques architecturales contemporaines et les influences patrimoniales locales’’ et ‘‘les leçons de l’architecture traditionnelle dans la conception environnementale’’ seront abordés par les universitaires algériens et des chercheurs venus de France, du Maroc, de Tunisie et du Sultanat d’Oman