Le leasing ou crédit-bail est une formule en plein essor. Le chiffre d’affaires du leasing a atteint au cours de cette année 30 milliards de dinars, selon de récentes déclarations du délégué général de l’association des banques et établissements financiers (ABEF), Abderrahmane Benkhalfa.
Toutes les banques publiques et privées sur la place financière algérienne s’intéressent à ce créneau porteur.
La dernière en date a été la banque extérieure d’Algé-rie (BEA) qui vient de créer sa société de crédit-bail «Ijar leasing Algérie» en partenariat avec des actionnaires européens.
Cette société dotée d’un capital à la constitution de 3,5 milliards de dinars est montée en actionnariat avec deux organismes partenaire en l’occurrence Banco Espirito Santo et Swicorp. 59% des actions sont détenues par la BEA, 35% par le Groupe bancaire portugais, «Banco Espirito Santo» et 6% par le Fonds d’Investissement suisse «Swicorp».
Cette nouvelle formule de financement connaît un boom, surtout après la décision du gouvernement de suspendre l’octroi des crédits à la consommation. De par ses avantages, sa flexibilité au titre des critères d’éligibilité et d’amortissement (entre 5 et 7 ans), le leasing répond aux besoins de toutes les entreprises en création, en développement ou en compétition.
Il autorise de fournir un éventail de produits et services de crédit-bail dans les domaines de l’immobilier professionnel, la fourniture d’équipements, matériels roulants ainsi que des équipements et de matériels de production divers sans pour autant éroder leurs capacités d’endettement.
Les souscripteurs au financement ne sont pas soumis à la contrainte de l’apport initial des 30% exigés dans le cadre du financement classique. Cependant, la propriété juridique du bien est transférée à la société comme garantie du financement.
Les conditions d’accès au crédit-bail sur la base d’un business-plan exigent que l’entreprise évolue dans un secteur porteur, qu’elle soit apte à se forger une part de marché et qu’elle réponde aux conditions d’organisation et de commercialité. Les deux autres banques publiques -BNA et BDL- veulent également investir ce créneau porteur à travers la création d’une nouvelle société de leasing.
Cet engouement des banques algériennes vers cette formule de financement est en grande partie motivé par les performances réalisées par des sociétés pionnières dans ce segment avec comme tête de file Maghreb Leasing Algérie (MLA leasing).
Le leasing qui a commencé à faire son chemin en Algérie à partir de 2006 a réussi en un laps de temps à s’adapter à la réalité algérienne en proposant des avantages fiscaux appréciables.
Preuve du succès de cette formule est que les sociétés spécialisées dans le domaine- surtout MLA leasing- enregistrent des profits à deux chiffres. Il n’est ainsi plus étonnant de voir tous les établissements financiers sur la place-ou presque- convoiter ce secteur. Et même les concessionnaires, à l’instar de Renault Algérie, sont de la partie.
La progression des activités, réalisée ces derniers exercices par les sociétés de leasing atteignant le seuil des…30%, a accéléré la ruée vers cette formule de financement. En 2008, Maghreb Leasing Algérie avait enregistré une croissance de 29% de sa production (85 MD), rappelle-t-on. MLA contribue à hauteur de 1,4 MD au résultat du Groupe tunisien, contre 0,460 MD en 2007.
En données consolidées, le résultat net part du Groupe est en croissance de 77,95% entre 2007 et 2008, passant de 6,378 à 11,350 MD. L’autre offre leasing de Renault Algérie connaît aussi un succès parmi les entreprises et les professions libérales.
La formule leasing de Renault Algérie est un contrat de location dans lequel le client choisit un véhicule, Renault Leasing l’achète et le met à sa disposition avec des conditions fixées d’avance. À la fin de la période de location, le client peut reprendre le véhicule pour 1% de sa valeur initiale TTC.
L’avantage pour cette offre est que la réponse de principe est immédiate et les frais de dossier ne sont pas exigés. La durée du financement peut aller de 12 à 48 mois qui est considérée parmi les plus longues sur le marché.
Destiné aux entreprises et aux travailleurs non-salariés, ce crédit-bail offre un réel avantage fiscal et comptable pour le client. Les loyers sont des charges fiscalement déductibles de l’impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS).
Le dispositif ne prévoit pas également une immobilisation des matériels à l’actif du bilan. Les biens sont amortissables sur la durée du contrat même si sa «durée» de vie économique est supérieure. Le matériel est ainsi racheté à l’expiration du contrat avec la même valeur convenue initialement.
B. Mahmoud