Avec un BP 2016 (budget primitif) qui avoisine les 600 milliards de centimes pour une population de 1,5 million d’habitants (sans compter les estivants), le budget enregistre un déficit de 80 milliards de centimes qui risque d’affecter le programme de développement communal concocté par le maire et son équipe. “Oran ne survit que grâce aux subventions de la tutelle. La masse salariale dépasse les 80% pour assurer les salaires des 8 860 agents, alors que la norme veut qu’elle soit inférieure aux 30% du budget communal” souligne une économiste.
Face à cette faillite financière à cause d’un recouvrement faible et un investissement presque nul, les promesses des élus locaux ne seront jamais tenues. “Quand je vois le jumelage d’Oran avec une ville comme Bordeaux de 240 000 habitants avec un BP 2016 de 457 millions d’euros dont 93 millions d’euros destinés à l’investissement, et qui compte 200 laboratoires et 5 000 chercheurs, je constate le grand fossé entre les deux villes”, se désole un universitaire. En effet, Oran métropole méditerranéenne, prépare déjà les JM 2021 mais quelle est sa part de participation pour la réussite de l’événement? L’argent manque, où faut-il le chercher ? “Avec une gestion bureaucratisée, les initiatives sont souvent étouffées”, confie notre interlocuteur.
D’autre part, les pouvoirs du P/APC sont limités dans l’amélioration de la fiscalité quand on sait que la plupart des marchés et lieux commerciaux sont informels : “C’est une affaire d’État. La solidarité passe par le respect de la loi et non par l’informel”, s’insurge un consommateur. Lors de la rencontre régionale des walis à Oran, le ministre de l’Intérieur a incité ces derniers à plus de création de richesses et plus d’autonomie à accorder aux élus locaux à prendre des initiatives. Le cas des marchés de proximité fermés ou abandonnés est la parfaite illustration d’un vrai gâchis.
