Karl Andree a été arrêté en août 2014 à Jeddah, en Arabie Saoudite. Il transportait dans sa voiture du vin artisanal. L’alcool étant strictement interdit dans le royaume ultraconservateur, le Britannique âgé de 74 ans a depuis passé plus d’un an en prison. Seulement, bien qu’il ait purgé sa peine, Karl Andree est maintenu en détention. Il doit encore recevoir les 350 coups de fouet auxquels il a également été condamné. Aujourd’hui, sa famille implore le premier ministre britannique, David Cameron, d’intervenir en sa faveur. «Mon père a violé la loi d’un pays où l’alcool est interdit mais il a purgé sa peine», explique sa fille Kirsten, 45 ans, dans le Sun. «Il a effectué sa peine de prison, il devrait être libéré. En raison de son âge, nous craignons qu’il ne survive pas au fouet», renchérit son fils Simon, 33 ans, sur les ondes de la BBC.
Karl Andree a passé ces 25 dernières années en Arabie saoudite, où il travaillait pour une compagnie pétrolière locale. «Il a été très heureux là-bas», commente son fils. Sa femme Verity a longtemps vécu auprès de lui. Mais, atteinte par la maladie d’Alzheimer, elle a finalement dû rentrer au Royaume-Uni pour y être soignée. «Ma mère souffre de démence, son état se détériore assez rapidement. Mon père aimerait vraiment rentrer et la voir», ajoute Simon Andree. D’autant que la santé du condamné est elle-même précaire. Karl Andree souffre d’asthme sévère et il a par le passé été soigné à trois reprises d’un cancer. Toute la famille s’inquiète. «Ma fille de six ans y pense tous les jours, elle me demande sans arrêt si son grand-père a été libéré», confie Kirsten.
«C’est un cas particulièrement préoccupant.»
Un porte-parole du 10 Downing Street
Les Andree se sont entretenus le mois dernier avec le ministère britannique des Affaires étrangères. Ce dernier assure que le dossier est suivi de près. L’ambassade britannique à Riyad s’enquiert régulièrement de l’état de santé de leur compatriote. «Des ministres et de hauts responsables ont soulevé le cas de Karl Andree auprès du gouvernement saoudien et nous cherchons activement à obtenir sa libération aussi vite que possible», assure aussi le Foreign Office. David Cameron s’est lui-même engagé mardi à intervenir en sa faveur. «C’est un cas particulièrement préoccupant, assure le porte-parole du 10 Downing Street. Étant donné les inquiétudes actuelles et le fait que nous aimerions voir plus de progrès, le premier ministre va écrire dans la journée aux Saoudiens afin d’attirer un peu plus leur attention sur cette affaire.»
Possible mesure de rétorsion: le gouvernement britannique a annoncé simultanément qu’il se retirait d’un appel d’offres visant à moderniser le système pénitentiaire en Arabie Saoudite. Downing Street a néanmoins tenu à préciser que les deux affaires étaient distinctes. Selon le Times, le contrat, d’un montant de 7,9 millions d’euros, portant notamment sur l’étude de besoins en formation, divisait le gouvernement britannique. Le ministre de la Justice, Michael Gove, estimait que le gouvernement ne devait pas venir en aide à un pays qui recourt à la décapitation, à la lapidation et aux coups de fouets.