Un bilan alarmant pour le premier semestre 2014, 17.161 affaires de contrebande aux frontières

Un bilan alarmant pour le premier semestre 2014, 17.161 affaires de contrebande aux frontières
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Les chiffres risquent fortement de dépasser ceux des années précédentes

Pour cette période, les quantités de gasoil interceptées ont été de 1625.000 litres, ainsi que la saisie de 1087 véhicules.

La lutte contre la contrebande, le trafic de carburant et d’armes, ainsi que le crime organisé transfrontalier sont un challenge pour l’Algérie. Les statistiques avancées par l’inspecteur général des douanes, Abdelmadjid Mahrèche, ne font que démontrer l’ampleur croissante de ce trafic qui affecte le pays.

En effet, intervenant hier sur les ondes de la Radio nationale, M.Mahrèche a illustré par des statistiques l’étendue de ce phénomène. Selon les chiffres qu’il a fournis, ce sont pas moins de 17.461 affaires de contrebande qui ont été enregistrées au premier semestre de l’année en cours, contre 26.000 infractions en 2013 et 23.935 affaires en 2012.

LG Algérie

Parmi les produits donnant lieu à des trafics aux frontières,M.Mahrèche a cité en premier lieu le gasoil et l’essence, dont pas moins d’un million 162.000 litres ont été, selon lui saisis en 2010, ainsi que 1300 véhicules utilisés pour leur transport.

Pour 2013, l’intervenant a indiqué que ses services ont eu à traiter 298 affaires et ont saisi 685.000 litres de carburant et 151 véhicules chargés de les transporter. Pour le premier semestre 2014, les quantités de gasoil interceptées ont été de 1625.000 litres, ainsi que la saisie de 1087 véhicules. Par ces statistiques, l’on constate que les chiffres risquent fortement de dépasser ceux des années précédentes. Cette hausse des saisies et des affaires enregistrées, dénote selon M.Mahrèche de l’importance du renforcement des contrôles des douanes ainsi que de l’efficacité de ces services.

Concernant les affaires de corruption et de complicité au sein même du corps des douaniers, M.Mahrèche a affirmé que «pour cette année, on n’ a pas relevé d’infraction flagrante de corruption, mais on a constaté des écarts en matière d’application de la législation et de la réglementation». Ces écarts, qu’il appelle «imperfections», sont essentiellement dus d’après lui au manque de compétence et d’expérience des jeunes douaniers qui en sont à leurs débuts.

Par ailleurs, évoquant le sujet d’actualité, à savoir la célébration du Mawlid, et ce qui l’accompagne comme produits pyrotechniques, M.Mahrèche a mis en relief que son département «fait son possible».

Bien que ces produits soient interdits en Algérie, leur prolifération et leur utilisation massives sont bel et bien réelles. A cet effet, le contrôleur général des douanes a indiqué que son administration a mis en place des dispositifs destinés à prévenir leur entrée dans le pays. Toutefois, face à ces produits proposés en quantités et sous toutes les qualités sur les étals, M.Mahrèche semblait se résigner au fait accompli, en dressant comme une sorte de constat d’échec. Il a précisé dans ce sens que le corps des douanes, continue à faire «son possible» pour faire face à la situation. Il dira que jusqu’au mois de septembre 2014, ses services ont traité 75 affaires ayant trait à l’importation frauduleuse de produits pyrotechniques, à travers la saisie de cinq conteneurs, représentant une valeur marchande de 134 millions de DA.

Le modus operandi des importateurs de ce type de produits, d’après M.Mahrèche, est simple. La provenance est la Chine et ils importent sous de fausses déclarations où bien maquillent leur conteneur. En d’autres termes, ils étalent des produits licites au devant des conteneurs, pour masquer les produits illicites cachés derrière.

Toutefois, M.Mahrèche reste optimiste. Il considère qu’avec le programme de modernisation des douanes, les portes devant les contrebandiers vont être hermétiques à 80%.

Par ailleurs, faisant état de quelques mesures instaurées pour contrecarrer le trafic transfrontalier, M.Mahrèche a relevé la décision prise récemment, de créer 86 postes de surveillance mixtes, dont une dizaine est déjà opérationnelle. Ces postes sont chargés selon lui de «lutter contre l’exportation frauduleuse de produits alimentaires subventionnés par l’Etat». D’après les explications de l’inspecteur général des douanes, chacun de ces postes douaniers sera doté d’une vingtaine d’éléments dont la formation est en cours. Ce programme, a été, selon lui «élaboré en concertation avec les autres corps de l’armée, de la Gendarmerie nationale, et de la police» dans le but de «combiner nos actions».

A côté de ces postes de surveillance, l’intervenant a évoqué «220 projets d’infrastructures», couvrant l’ensemble du territoire national, sans toutefois expliquer les missions dédiées à ces infrastructures.