En plus de la Libye et du Mali, le Soudan du Sud et la Côte d’Ivoire sont également des sources d’approvisionnement pour des groupes terroristes.
L’Armée nationale populaire continue d’enregis- trer des résultats probants en matière de lutte antiterroriste. Après un bilan généreux, établi l’an dernier, l’ANP vient de saisir une importante quantité d’armes de guerre. Dans un communiqué du MDN il est souligné qu’un détachement de l’Armée a découvert, le 9 janvier dernier près de la bande frontalière à Tamanrasset une cache de munitions contenant 27 obus de calibre 106 mm, deux canons lance-roquettes sans support, ainsi que 360 balles de calibre 23 mm». Comment cette quantité d’armes a fini par se retrouver dans le sud du pays et plus particulièrement à Bordj Badji Mokhtar et Tamanrasset? Comptant ces deux wilayas comme très proches des frontières, soit du Sahel qui constitue un couloir par où transitent les armes, les terroristes et les trafiquants d’armes arrivent à y trouver des caches. La thèse qui identifie la Libye comme seule source principale d’armes dans la région du Sahel n’est plus d’actualité, puisque selon un rapport de l’organisation CAR (Conflict Armament Research), basée en Grande-Bretagne, les transferts d’armes transfrontaliers dans la région sont en provenance d’autres pays. Le travail ayant mené à cette conclusion a été mené au niveau d’une dizaine de pays, qui a permis de constituer une cartographie du transfert d’armements dans la zone et dévoile les sources d’approvisionnement des groupes terroristes à travers l’Afrique du Nord et de l’Ouest.
Le rapport indique que les groupes terroristes du Nord-Mali utilisent surtout de l’armement issu du pillage des casernes de l’armée malienne dont une partie finit au sud de l’Algérie, car le flux libyen a fortement diminué en raison de la demande interne. Dans le rapport d’une cinquantaine de pages, il est souligné selon un conseiller de cette organisation «deux sources sont clairement identifiées, la Côte d’Ivoire, côté, gouvernemental et le Soudan, côté ex-rébellion Seleka. Sur le volume d’armes retrouvé, évalué, par l’ONG, près d’une Kalachnikov sur cinq provenait de Côte d’Ivoire, des armes détournées des arsenaux ivoiriens». Ce qui est certain, ces armes saisies par l’ANP ne proviennent pas uniquement de la Libye, mais d’autres pays en conflit comme le Mali où les terroristes trouvent leurs comptes ou au niveau d’autres pays.
Ces derniers, soit les terroristes, trouvent également leurs sources de financement dans les activités de la contrebande, le trafic de drogue et les réseaux et filières de l’immigration clandestine subsahariens vers l’Algérie. Des fléaux que l’ANP combat au quotidien. Enfin rappelons que l’année 2018 s’est distinguée par de grands résultats, en matière de lutte antiterroriste, contre la contrebande, le trafic d’armes, le narcotrafic et la criminalité organisée. 189 terroristes ont été neutralisés dont 32 abattus, 132 ont déposé les armes, 25 ont été arrêtés.
Le bilan annuel fait état également de l’arrestation de 170 éléments de soutien. Les résultats font état aussi de la récupération de 22 membres de familles de terroristes dont des enfants.
Ikram GHIOUA