Un arsenal de guerre saisi à Tizi Ouzou: Les réseaux de drogues organisés en cartels?

Un arsenal de guerre saisi à Tizi Ouzou: Les réseaux de drogues organisés en cartels?

Le réseau de Pablo El Fellah opérait exactement comme les cartels d’Amérique latine.

Son arrestation s’est déroulée à Aïn Zebda, dans la commune d’Aghbalou dans la daïra de Mchedellah dans la wilaya de Bouira. Le dangereux narcotrafiquant Pablo a été neutralisé, mais après avoir usé de toutes les armes dont il disposait. Pablo El Fellah est tombé sur le territoire géographique de la wilaya de Bouira bien que médiatiquement c’est la wilaya de Tizi-Ouzou qui a été la plus exposée.

C’est que l’affaire, au-delà de l’arrestation de ce narcotrafiquant, révèle que les réseaux de drogue essayent vraisemblablement de s’organiser en cartels. Lui et ses hommes, dont treize viennent de tomber, commençaient déjà à narguer les forces de sécurité. En effet, avant son arrestation, Pablo El fellah est sorti indemne de l’opération qui l’avait visé à Yakouren, il y a une année. Lui est ses homme ont usé d’armes à feu sophistiquées contre les éléments de la gendarmerie. Il finira par prendre la fuite et se retirer dans les monts du Djurdjura sur les hauteurs de Bouzeguène.

Pablo avait également à son actif quatre affaires d’assassinats dont la dernière a été perpétrée à Draâ ben Khedda. Lors de son arrestation, les éléments des forces de sécurité ont tenté de le dissuader de se rendre. C’est lui et ses hommes qui ouvriront le feu avec des armes, qui seront vues la première fois, sur un narcotrafiquant. Un échange de feu a été tout de même sanctionné par son arrestation, lui et ses hommes de main.

On constate donc selon le rapport de la police que Pablo se voyait déjà comme un véritable baron de la trempe d’Escobar le Colombien, le vrai Pablo. Pour s’en convaincre, Pablo El Fellah prenait le soin de travailler son image de «baron, via les réseaux sociaux.

Il s’affichait dans des véhicules de luxe, avec des armes sophistiquées et surtout il cultivait l’allure d’un vrai baron de la drogue comme dans les films. Sur ses comptes facebook, il s’affichait avec des tee-shirts sur lesquels étaient gravées les photos du vrai Pablo Emilio escobar Gaviria. L’homme se donnait de l’allure avec les années qui passent. Pour lui et ses hommes, les services de sécurité étaient des adversaires à combattre égal à égal. D’ailleurs, il ne cachait plus les armes sophistiquées qu’il possédait, qu’il affichait sur les réseaux sociaux. Pis encore, Pablo se prenait en photos au milieu de ses champs de cannabis planté sur les hauteurs des montagnes et les publiait sur son compte. La situation, au-delà de la tournure médiatique de son arrestation, prend des allures de plus en plus graves.

Le réseau de Pablo El Fellah opérait exactement comme les cartels d’Amérique latine. En plus du QG dont il dispose et l’image qu’il s’est taillée par un travail de plusieurs années, l’homme possédait un véritable arsenal de guerre. Dénombré dans le rapport des services de sécurité, la quantité et la qualité des armes donnent froid dans le dos. De plus, Pablo et ses hommes de main possédaient tout un parc roulant. Le rapport de la police fait état d’un fusil à pompe de marque Cobalt, un pistolet automatique, un atelier aménagé en lieu de stockage de munitions, des jumelles opérationnelles de marque Halinaa, un groupe électrogène, un téléphone portable, mais la prise la plus hallucinante concerne les véhicules dont disposent Pablo et ses hommes. Le rapport fait en effet état d’un véhicule de marque Dacia Berlingo, une Peugeot 406, une Dacia Duster, une Citroën saxo, une moto Cobra 110.

Un véritable parc roulant est mis à la disposition et ses hommes de main. Pablo et ses hommes couvraient un véritable territoire géographique. Leur influence sétendait sur un territoire unifié dont font partie trois wilayas, Tizi-Ouzou, Bouira et Béjaïa. C’est la logique des cartels. Onze procédures judiciaires à son encontre dont beaucoup pour crimes. L’attitude de l’homme qui s’affichait sur les réseaux sociaux arme à la main et au milieu de champs de cannabis fait penser que le réseau voulait tracer les frontières de son territoire. Ce même territoire obéit à la logique d’unicité géographique couvrant trois wilayas indiquant suffisamment que le réseau fonctionne en cartel.

Ce mode de fonctionnement commence par la définition d’un territoire qu’il domine lui et ses hommes. Le commerce de la drogue dans la région, il est le chef et ses hommes sont ses lieutenants incontestables. Son réseau bien outillé est l’unique maître du territoire. En étendant sa domination, le groupe s’impose donc comme le maître par qui passent toutes les transactions sur un territoire géographique bien défini comme dans le cas de Pablo.