Un arbitre de Zambie, un assistant du Mozambique et c’est la discorde

Un arbitre de Zambie, un assistant du Mozambique et c’est la discorde

L’option prônée par la Fédération internationale de football de désigner des trios d’arbitres cosmopolites pour les matches des barrages de la zone Afrique au lieu des trios d’arbitres issus d’un seul et même pays ne donne pas de bons résultats à tous les coups. Ce qui s’est passé samedi à l’occasion du match Burkina Faso – Algérie illustre parfaitement les limites de cette nouvelle politique.

Les trios d’une même nationalité favorisent l’homogénéité et les automatismes

En fait, le principe des trios cosmopolites (issus de pays différents, Ndlr) avait cours durant de longues années. Dans les années 1970 et 80, notamment, non seulement les arbitres étaient polyvalents (un arbitre principal pouvait tout aussi bien être désigné arbitre de touche et vice-versa), mais on formait des trios au hasard afin de garantir une neutralité à toute épreuve. Or, les choses ont changé dans les dernières années. Afin de faire du trio une entité complémentaire, avec un mode de fonctionnement homogène et des automatismes (les arbitres en ont besoin aussi, mine de rien), la Fifa avait décidé que les trios devaient être stables : l’arbitre principal doit avoir les mêmes juges assistants dans son trio. C’était pour créer une plus grande homogénéité. Il arrivait même, suivant ce principe, que la blessure d’un arbitre assistant entraînait le forfait de l’ensemble du trio. Afin d’assurer cette homogénéité et pour des raisons d’ordre pratique, les trios sont constitués d’arbitres d’un même pays.

La prolifération de matches truqués a contraint la Fifa à recourir aux trios cosmopolites

Or, la prolifération des rumeurs — fausses ou avérées — de connivence des trios arbitraux avec des parties prenantes des matches à des fins frauduleuses d’arrangements des résultats, ce qui a débouché sur plusieurs scandales de matches truqués, a amené la Fifa à repenser sa politique. L’instance dirigeante du football mondial a décidé que, pour certains matches à risques, le recours à des trios d’arbitres «mélangés» de nationalités différentes était susceptible de réduire les risques de corruption car il est plus difficile de corrompre trois arbitres différents, qui ne se connaissent pas, qu’un trio d’arbitres qui a l’habitude de travailler depuis longtemps.

L’erreur sur le but de Belkalem aurait pu être évitée

Sur le deuxième penalty accordé samedi aux Burkinabés, l’arbitre principal, le Zambien Janny Sikazwe, n’avait d’abord pas sifflé de penalty et il aura fallu que l’arbitre-assistant mozambicain, Arsenio Marengula, lève son drapeau et l’agite avec insistance, tout en informant l’arbitre, sur son oreillette, qu’il y a eu main dans la surface, pour que le penalty soit sifflé. S’il y avait un trio d’arbitres homogènes, cette discordance n’aurait probablement pas eu lieu. Chaque système a donc ses avantages et ses inconvénients, mais tout dépend, avant tout, de la probité et de la bonne foi des arbitres. A défaut d’être un «système» infaillible, l’honnêteté reste le meilleur des juges.