Depuis une semaine, les chaleurs caniculaires saisonnières se sont bel et bien installées rendant l’exercice du jeûne encore plus éprouvant.
Les températures dépassent allègrement les 30 °C en moyenne, atteignant parfois les 41 °C comme ce fut le cas, ce jeudi, à Oran avec des pointes de 48 °C à Sidi Bel-Abbès, Relizane et Tlemcen.
Les autres wilayate de l’intérieur n’ont pas été en reste. Une journée particulièrement ardue rendue d’autant plus difficile avec un ciel bas et une chaleur suffocante. L’impression d’un sirocco soufflant sur la ville a accentué ce sentiment de malaise chez la majorité des Oranais qui n’en revenaient toujours pas de vivre une telle température. Et pour beaucoup, ne pas sortir de chez soi reste le meilleur moyen d’éviter une insolation.
Les boutiques commerciales dans leur grande majorité ont suivi en laissant leurs rideaux baissés, préférant garder leur énergie pour l’après-f’tour. D’autres préfèrent faire un tour du côté de la grande bleue, histoire de se rafraîchir les pieds et les idées. Il faut le dire, les premiers jours du Ramadhan ont été plutôt cléments, côté mercure, alors que côté mercuriale, ce fut la croix et la bannière pour les bourses modestes.
Cette tendance sera le fil conducteur de ce mois d’août dont les vingt premiers jours seront dédiés au carême. Ainsi, les prévisions météo, courant jusqu’au dimanche 12 août, prévoient des températures oscillant entre 31 et 35 °C sur Oran. A Alger, le thermomètre affichera des températures plus abordables avec 25,8 °C pour aujourd’hui, 27,3 pour demain et 26,3 le lundi avec des orages attendus sur la région.
Au Sud, les températures avoisineront les 40 °C en moyenne à Tamanrasset, les 43 °C à Hassi Messaoud et Adrar ou encore 37 °C à Bechar et 38 °C à Biskra. Rappelons que de nombreuses régions du sud du pays ont connu des émeutes dues à des problèmes en alimentation électrique. Pendant la première semaine de juillet, un bulletin météo spécial annonçait des températures caniculaires atteignant ou dépassant parfois les 48 °C affectant six wilayas du sud du pays.
Les régions concernées par ce thermomètre sont Adrar, l’ouest de Tamanrasset, le nord d’Illizi, Ouargla, Ghardaïa et El-Oued. Des wilayas habituées aux températures extrêmes. Ces températures conjuguées aux effets du jeûne font toujours craindre les pires éventualités surtout avec les derniers troubles qu’a connus la commune de Kenadsa, wilaya de Bechar, suite à une coupure d’électricité qui a duré plus de 25 heures.
L’été au Sud a de tout temps été une équation difficile à résoudre pour les autorités locales du fait des températures ambiantes qui dépassent allègrement les 50 °C dans certains endroits, ce qui réduit la vie active à quelques heures partagées entre le lever et le coucher du soleil et à un quotidien à l’abri des climatiseurs. Une telle dépense d’énergie, d’autant plus que les factures d’électricité sont divisées par deux, conduit forcément à des ruptures difficilement supportées par les populations locales.
Ainsi, le Sud algérien a été le théâtre de plusieurs émeutes dus aux ruptures et aux délestages qualifiés d’«intempestifs» et d’«inopportuns» comme ce fut le cas, en juillet dernier, lorsque des habitants de certaines communes de la wilaya de Biskra et d’El-Oued avaient protesté contre les fréquentes coupures d’électricité depuis le début de l’été, en bloquant plusieurs routes et incendiant des édifices publics
Qu’en sera-t-il alors de ce mois d’août qui s’annonce particulièrement difficile ? Alors qu’il avait promis, au plus fort des émeutes de l’année dernière, que le temps des délestages était révolu, le ministre algérien de l’Energie, Youcef Yousfi, a reconnu dernièrement que Sonelgaz est obligée de recourir au délestage aux heures de pointe, démentant par-là les dirigeants de la compagnie qui soutenaient le contraire.
Intervenant dans une émission de radio, M. Yousfi a indiqué que la consommation d’électricité en été augmente de 30% entre 13 et 15h, puis entre 18 et 21h, ce qui «oblige Sonelgaz à procéder à des coupures», a expliqué le ministre, qui a appelé les Algériens à modérer leur consommation durant ces créneaux horaires. Sonelgaz, mise en difficulté, a assuré à de nombreuses reprises que sa production était suffisante pour couvrir les besoins, et que le recours au délestage est exclu.
Moncef Wafi