Une peine de huit ans de prison ferme et deux acquittements tels est en effet le verdict prononcé hier par le tribunal criminel d’Alger présidé par Mme Derrar Djabbari Mériem qui était entourée de Mme Bouchami Soraya et Boukherssa Youcef, et d’une femme et un homme en qualité de membres du jury, dans l’affaire de trois inculpés poursuivis pour appartenance à un groupe armé activant à l’intérieur et à l’extérieur du pays, notamment en Syrie.
Ainsi, le principal accusé, K.A, alias « Abou Farés », qui a été reconnu coupable d’avoir fait partie du front d’« El Djeich El Hor » qui activait en Syrie et qui avait l’intention de déstabiliser la sécurité de notre pays, a écopé de huit ans de prison ferme.
Le mis en cause a été par ailleurs reconnu coupable d’avoir été à l’origine du recrutement de jeunes djihadistes et d’avoir participé à des attentats terroristes ayant ciblé l’aéroport militaire situé en plein cœur de la capitale Syrienne.
Il a été en outre reconnu coupable d’avoir fabriqué pas moins de 46 détonateurs explosifs. Il avait été blessé dans des bombardements et hospitalisé en Turquie pendant plus d’un mois. Avant de rejoindre l’Algérie, l’inculpé a reçu des mains des Syriens 380 dollars américains, un Lap Top et des revues subversives et s’initiait à la fabrication des bombes et engins explosifs.
Lors de son passage à la barre, l’inculpé, qui souffre d’une grave maladie a nié tous les faits au niveau déclarant en direction de la présidente : « Je n’ai rien à voir avec les groupes armés. Je n’ai participé à aucun attentat meurtrier en Syrie. Toutes les déclarations m’ont été soutirées par la force par les enquêteurs. » A la question de savoir s’il connaissait les deux autres inculpés, il a répondu par la négative : « Je ne les connais pas. Je les ai cités par contrainte du corps. Les enquêteurs m’ont dicté ce que je devais dire… »
Le procureur général a requis 15 ans de réclusion criminelle contre le principal inculpé, estimant que ce dernier a bel et bien participé à des attentats sanglants en Syrie, et 10 ans à l’encontre du Syrien, qui a rejeté toutes les accusations. Le même procureur a par ailleurs sollicité l’application de la loi concernant le troisième accusé car il a estimé que les preuves le culpabilisant concernant son implication directe dans les attentats en Syrie n’étaient pas réunies.
La preuve, il ne s’est jamais déplacé de sa ville natale, M’Sila. Les avocates de la défense ont axé leurs plaidoiries sur le doute qui entoure cette affaire notamment en ce qui concerne l’instruction judiciaire. Elles ont affirmé que leurs clients n’ont rien à voir avec les groupes armés. Elles ont par ailleurs sollicité leur acquittement en arguant que les faits ne sont pas fondés et insistant sur ce que les aveux leur ont été soutirés sous la torture.