Un an après Oum Dermane, les sponsors de la FAF restent « zen »

Un an après Oum Dermane, les sponsors de la FAF restent « zen »

Il y a un an, la sélection algérienne de football se qualifiait à la coupe du monde. Une aubaine marketing pour la FAF. Changement d’ambiance après un mondial en demi-teinte et surtout une reprise chaotique en compétition continentale. Le conflit ouvert entre le président de la FAF et le président de la JSK n’a rien arrangé. Un souci pour les sponsors ?

Les verts n’en finissent pas d’atterrir depuis leur traversée héroïque d’Alger en bus impérial à travers une ville en folie. Incapables de gagner sur leurs 7 derniers matchs, où ils n’auront marqué que 2 buts, leurs performances ont provoqué un début de désaffection. La faible affluence du public lors du match amical contre le Gabon en août dernier au stade du 05 juillet en a été le signe.



Surtout si on la compare au rush populaire sans précédent pour un autre match amical au même endroit, en mars contre la Serbie. Le match nul concédé mercredi 17 novembre à de modestes Luxembourgeois, ne permet pas de rendre un peu d’allure à une sélection déjà en sérieuse difficulté dans les éliminatoires pour la CAN 2012. Ce tableau, loin de celui de la brillante année 2009, risque- t-il d’altérer l’image de marque de l’équipe nationale ? 2009 n’a pas, en effet, été une exceptionnelle année sportive seulement. Elle a permis à la FAF et à son partenaire Media Algéria d’engranger plusieurs contrats de sponsoring à des niveaux jamais atteints auparavant.

Dans la téléphonie, Nedjma, partenaire de la FAF depuis le mois de mai, a signé un avenant en décembre 2009 de 680 millions de dinars pour couvrir l’année 2010. Le journal Echourouk a fait de même rallongeant de 40 millions de dinars son apport à l’équipe nationale pour 2010, Coca Cola dans la boisson a signé pour 1,4 million d’Euros un contrat qui court sur trois ans à partir de septembre 2009. Cevital dans l’industrie a associé son image à celle de l’équipe nationale durant une année (40 millions de dinars). Puma a été sélectionné durant cette année 2009, pour être l’équipementier des sélections algériennes apportant 700 000 Euros annuellement en équipement et 400 000 Euros par an comme prime en 2010 et 2011. Peugeot, est enfin devenu partenaire automobile exclusif de la FAF pour trois ans en janvier 2010 contre un chèque de 140 millions de dinars.

Des partenaires inscrits dans la durée

Pour Riadh Ait Aoudia directeur de Média Algeria ; « il n’y a pas d’inquiétude à avoir avec l’image des verts. Les sponsors que nous avons retenus pour la FAF et l’équipe nationale se sont engagés dans la durée. Coca Cola a des centaines de managers du sport qui travaillent à Atlanta. Ils savent ce que sont les cycles sportifs et les aléas du résultat. Leur engagement est réfléchi. Lorsqu’ils ont signé en septembre 2009, l’Algérie n’était pas qualifiée pour la coupe du monde. La même chose pour Nedjma qui a montré dès le début que son partenariat avec la FAF s’inscrit dans une longue perspective.

Nous avons refusé des sponsors qui voulaient introduire une clause de résultat dans leur contrat et envisageaient des remboursements. Voyez Peugeot, qui a rejoint la FAF. Ils sont avec la JSK depuis 1997 et pourtant la JSK a connu des hauts et des bas sur le plan des résultats sur cette période. C’est ce type d’engagement que nous avons privilégié avec la FAF. C’est pour cela que cette mauvaise passe technique n’inquiète personne. Rien à voir avec le cas de l’équipe de France qui nous est souvent citée et qui a mis en difficulté la FFF vis-à-vis de ses sponsors.

Dans ce cas, c’est l’image de l’équipe de France qui a été touché. L’Algérie n’a pas gagné de match au mondial mais son comportement a été digne, ainsi d’ailleurs que celui de ses supporters ». Pour bien signifier que l’indice de confiance entourant la FAF et l’équipe nationale demeure haut, le patron de Média Algeria, annonce l’arrivée prochaine d’un nouveau partenaire de la FAF, un acteur de l’électronique dans la même démarche de « l’engagement durable ».

Raouraoua vs Hannachi : des dégâts moraux

Tout va-t-il toujours aussi bien donc pour l’attractivité de la FAF, et de son produit d’appel, l’équipe nationale, vis-à-vis des sponsors ?  Il faudra attendre encore et voir si, en plus de la mauvaise passe sportive des verts, les dégâts moraux du conflit entre le président de la FAF Mohamed Raouraoua et le président de la JSK, Mohand Cherif Hannachi, ne provoquent pas un malaise autour du football et une réticence des sponsors à l’égard de la FAF. Le président de la JSK accuse en effet ni plus ni moins le président de la FAF d’avoir voulu échanger un résultat de match contre une voix égyptienne pour devenir patron de la confédération africaine de football (CAF).

Une affaire, désormais judiciaire, qu’auraient souhaité ne pas avoir à vivre Joseph Ged et Ali Fodil, les patrons d’El Watania Algérie (Nedjma) et Echourouk, deux sponsors de la FAF qui ont intercédé, finalement en vain, auprès de Hannachi pour qu’il ne porte pas son (étonnante) accusation en public. La FAF n’est pas totalement autonome financièrement. Elle dépend toujours du ministère de la jeunesse et des sports pour une partie de ses dépenses. En particulier, ses disponibilités financières ne lui permettaient pas de recruter un entraineur étranger de grande renommée après le départ de Rabah Sâadane. Le « cheikh » touchait en moyenne 20 000 euros par mois hors prime. Le technicien argentin Marcelo Bielsa, un moment pressenti, était payé 47 000 euros par mois hors prime par la fédération chilienne dont il conduit la sélection au mondial.