La Tunisie qui célèbre samedi le premier anniversaire de la révolution du « jasmin » et la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali, est engagée dans une nouvelle ère, celle de la démocratie, de l’alternance au pouvoir et de la consécration des libertés individuelles et collectives et des droits de l’Homme.
Les Tunisiens ont enclenché leur transition démocratique à travers l’organisation d’élection d’une assemblée constituante, qualifiée par les observateurs étrangers de « transparente et régulière » et remportée par le mouvement islamiste d’Ennahda avec 89 sièges sur 217 suivi des partis de gauche, le Congrès pour la république (CPR, 29 sièges) et Ettakatol (20 sièges).
Selon les observateurs, cette échéance électorale a donné lieu à l’émergence d’un nouveau paysage politique dans le pays et a permis de définir les contours d’une nouvelle ère de mutation démocratique plurielle et de consécration de la stabilité et de la légitimité politiques. Les trois premiers partis vainqueurs de ces élections ont décidé de former une alliance pour un meilleur partage du pouvoir.
Ainsi, M. Mustapha Bendjafar, président du parti Ettakatol a été désigné à la tête de l’Assemblée constituante qui a nommé à son tour le candidat de la majorité et président du CPR, M. Moncef Marzouki président de la République alors que le SG d’Ennahda M. Hamadi Jebali a été chargé de diriger le gouvernement.
L’Assemblée constituante est chargée d’élaborer une nouvelle constitution, jeter les bases des pouvoirs de transition et définir les grandes lignes de la politique de la Tunisie pour les prochaines échéances notamment l’organisation d’élections présidentielles et législatives. Mais le gouvernement de Jebali fait face à plusieurs défis notamment au volet socioéconomique où les indicateurs montrent que le pays traverse une conjoncture « délicate » accentuée par le recul des investissements locaux et étrangers suite aux troubles que connaît la rue et la hausse du taux de chômage avec 700.000 sans-emplois.
Face à cette situation, le gouvernement tunisien a décidé des mesures d’austérité en augmentant les dépenses de développement à plus 3,586 milliards de dollars en comptant sur les moyens propres de l’Etat sans recourir aux financements étrangers sauf en cas « de nécessité majeure ».
Le programme du gouvernement prévoit également l’amélioration du recouvrement fiscal et douanier, l’adoption d’une politique d’austérité dans les dépense publiques et l’amélioration des performances des sociétés et entreprises publiques à même « d’engendrer des ressources financières supplémentaires »