La nouvelle assemblée issue des législatives du 10 mai a été installée samedi avec l’élection surprise de son président Mohamed Larbi Ould Khalifa. Le temps que la commission de validation des mandats termine son travail, étape qui sera suivie de la mise en place des structures organiques (vice- présidents, commissions permanentes) , la nouvelle assemblée entamera alors son travail.
Cette nouvelle assemblée, comme l’avait souvent répété le président Bouteflika lors de la campagne électorale est différente des précédentes. Pourquoi ? D’abord par sa composante humaine; avec un plus grand nombre de partis politiques, mais aussi par une présence féminine de l’ordre de 30% des 462 sièges. Cette assemblée peut donc se targuer d’une plus large représentativité, même si 57% des algériens n’ont pas voté le 10 mai et plus d’un million d’électeurs ont émis un vote blanc.
Est-ce que cette légitimité est suffisante pour que cette nouvelle assemblée soit désormais le fer de lance des réformes politiques que le président Bouteflika avait promises ? En tous cas le chef de l’Etat, lors de la campagne électorale, avait dit et redit que cette assemblée participera à l’enrichissement du projet de constitution qu’il compte soumettre aux Algériens.
Outre la nouvelle constitution qui reste le gros chantier par excellence, la nouvelle assemblée doit également délibérer sur des textes qui ne sont pas de la moindre importance. En l’occurrence la loi sur les hydrocarbures qui a besoin d’être remise à jour pour donner de nouvelles perspectives à ce secteur qui reste le seul moteur de croissance de l’économie nationale.
Une autre loi et pas des moindres sera également au menu : celle relative à l’ouverture du secteur de l’audiovisuel aux investisseurs privés. C’est d’autant plus urgent que nous assistons actuellement au phénomène des télévisions off shore qui émettent de l’étranger mais avec des contenus Algériens. D’aucuns les assimilent même à des télévisions pirates, en référence certainement aux radios pirates des années 70 qui émettaient à partir des eaux internationales, en haute mer.
Une autre loi qui va mettre aussi des balises à la gestion de la publicité et des sondages sera votée en priorité pour en finir avec les anachronismes qui caractérisent ce secteur. Certains députés ont déclaré lundi qu’ils comptaient également mettre en place des dispositifs législatifs pour favoriser la production nationale actuellement plombée par la tendance à « l’import –import », selon la formule de Louisa Hanoune.
Mais dans l’immédiat, les députés auront surtout a délibérer de la nouvelle loi de fiances complémentaire que le gouvernement leur soumettra certainement le mois de juillet, selon la tradition établie. Mais en dépit de l’importance des projets qui rythment son agenda, il n’est pas interdit, en écho aux prévisions de certains observateurs politiques, de se demander si cette assemblée ira au bout de sa mandature, c’est à dire 2017. Car, expliquent t-il, le président de la république qui sera issu de l’élection de 2014 pourrait la dissoudre et convoquer des élections législatives anticipées.