Quatorze ans de silence brisé. À Paris, l’ombre du meurtre non élucidé de Khaled M., un Algérien poignardé à mort en 2011, se dissipe enfin avec le placement en garde à vue de trois suspects soupçonnés d’avoir orchestré ce crime longtemps resté impuni.
Après quatorze longues années, l’enquête sur le meurtre de Khaled M. connaît un tournant majeur avec l’arrestation de trois suspects en lien avec le meurtre de cet homme, âgé de 35 ans à l’époque, notamment en août 2011.
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14 ans après le meurtre d’un Algérien à Paris, 3 hommes placés en garde à vue
Restée au point mort et classée en 2014, la procédure avait été rouverte en juillet 2024 par le parquet du pôle crimes sériels ou non élucidés, le pôle Cold Case du tribunal de Nanterre. Le parquet a confirmé le placement en garde à vue de trois personnes dans le cadre de cette information judiciaire.
Selon la presse française, les trois hommes, notamment un ressortissant roumain et deux membres de sa famille, ont été interpellés le mercredi 14 mai 2025 en Corrèze, dans le cadre de l’enquête portant sur la mort de cet homme âgé à l’époque des faits de 35 ans.
Par ailleurs, Le Parisien indique que le suspect principal, âgé de 37 ans, a été mis en examen et placé en détention provisoire, vendredi dernier, pour le meurtre de Khaled M., et ce, conformément aux résultats des expertises génétiques réalisées par le pôle Cold Case du tribunal de Nanterre.
Des indices accablants, mais aucune piste pendant 14 ans
Dans la nuit du 24 au 25 août 2011, le silence de la rue Lacaille, au XVIIe arrondissement de Paris, fut brisé par les cris d’un homme : il s’agit de Khaled M., un Algérien de 35 ans connu pour sa prostitution dans la région. Alertés par les cris, des voisins accourent et retrouvent le corps de la victime allongé devant la porte encore ouverte de son appartement.
La scène découverte devant son appartement était glaçante : Khaled M., vêtu de vêtements féminins, gisait dans une mare de sang, portant des blessures à la tête et à l’abdomen. Un couteau de cuisine, d’environ vingt centimètres, se trouvait à proximité.
L’enquête a rapidement révélé que l’agression s’était déroulée à l’intérieur de l’appartement au 2e étage, où de nombreuses traces de sang et de lutte témoignaient de la violence de l’attaque.
Pendant des années, l’enquête sur ce meurtre est restée au point mort, malgré les efforts de la brigade criminelle, et le dossier a été clos en 2014. Il a fallu attendre la reprise de l’affaire par le pôle cold case de Nanterre et le recours à de nouvelles expertises génétiques pour que l’ADN retrouvé sur la scène du crime révèle une identité grâce au FNAEG. La question du mobile demeure encore complète.
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