Le SG du FLN croit dur comme fer à la victoire du vieux parti
Le secrétaire général du FLN pense que le bilan économique de l’Algérie n’est pas très reluisant et promet de se pencher sur les thèmes de l’emploi et du pouvoir d’achat et de mettre fin à la spéculation sur le foncier.
Le secrétaire général du FLN Abdelaziz Belkhadem a animé son dernier meeting pour les législatives, hier, à la salle omnisports de Birkhadem à Alger. Devant près de 2 000 personnes acheminées pour la plupart par bus, le secrétaire général du parti majoritaire à l’assemblée sortante, estime que «l’Algérie qui a été depuis l’indépendance sous la bannière du FLN, restera ainsi après le 10 mai». Aux yeux de Belkhadem, sa formation est un vivier de cadres compétents et de militants intègres. C’est aussi un parti qui «a un programme digne de ce nom». Par-dessus tout, il assume ses responsabilités et ses engagements.
Les autres partis ne feraient que dans les fausses promesses et le mensonge. Ces derniers sont divisés et catalogués en deux catégories par Belkhadem: «Il y a ceux qui ont versé dans des serments irréalisables voire imaginaires.» D’autres sont assimilés à de vrais adeptes d’invectives et d’insultes en s’en prenant au FLN, dit-il. «On a assez entendu les slogans ciblant El Djebha (le Front)», dit-il. «On veut remiser le FLN au musée», dit-il surpris. Il est clair, indique-t-il, que ces partis n’ont aucun programme. Enfonçant davantage le clou, il a émis des doutes quant à la capacité de ceux-là à gérer les affaires du pays. «La participation du FLN aux législatives n’est pas une fin en soi», dixit Belkhadem. Défendant le bilan de son passage à la tête du gouvernement, il soutiendra: «Souvenez-vous, on vous a promis d’augmenter les salaires on l’a fait. On a promis de lutter contre le chômage, on a tenu notre promesse.»
Son parti vise la révision de la Constitution en prônant la clarification des prérogatives entre les deux chefs de l’Exécutif. Autrement dit, il s’agit de déterminer les attributions du Premier ministre et du Président de la République. Le secrétaire général du FLN, qui affiche sa préférence pour le système parlementaire, souhaite donner sa chance à une opposition forte. Il a promis même de donner un caractère constitutionnel à la participation de l’opposition à la gestion politique du pays. Le FLN qui a enclenché les réformes depuis 1963 «a le droit et tous les honneurs d’être fier des récentes réformes». Il annonce qu’il a été le premier à revendiquer et à soutenir les réformes. «On ne veut pas de démocratie importée avec une escorte de tanks», dit-il. «Nous n’acceptons pas de leçons de l’étranger. On a nos propres institutions et notre processus de réforme», clame-t-il. Il évoque la situation de l’Irak, du Soudan, de la Syrie et de l’Egypte.
Poursuivant ses projections, il fait savoir qu’il compte également instaurer dans les termes de la nouvelle Loi fondamentale «le principe de contrôle systématique des responsables» qui, dit-il «devront rendre des comptes à la fin de leur mandat ou de leur exercice». Le secrétaire général de l’ex-parti unique s’est dit défenseur de libertés individuelles et collectives. La nouvelle Constitution en tiendra compte.
Selon lui, le bilan économique de l’Algérie n’est pas reluisant.
Il relève les retombées des déséquilibres macroéconomiques tel le taux d’inflation qui n’a pas connu de baisse depuis quelque temps. Il évoque aussi les surliquidités et les réserves de change ainsi que le marché de l’emploi. Belkhadem, plusieurs fois chef de gouvernement, prévoit aussi de mettre fin à la spéculation foncière, mobiliser l’épargne qu’il va réorienter vers l’économie réelle et renforcer la politique sociale ainsi que le développement de l’enseignement supérieur. S’adressant à ceux qui souhaitent le «dérapage de l’Algérie» sous l’effet de la propagation du printemps arabe, il dira que le peuple saura répondre le 10 mai. Enfin, il a clôturé son meeting par un appel à l’assistance qui se réduisait au fur et à mesure, au vote massif de jeudi prochain. Abdelaziz Belkhadem déclarait récemment que le taux de participation serait de 45%. Un taux revu à la baisse à moins de 20% par nombre de politologues.
Les autorités veulent un scrutin transparent, pour éviter de nouvelles accusations de fraudes électorales. Elles ont donc invité quelque 500 observateurs étrangers, dont près de 150 de l’Union européenne, qui seront déployés sur les 2,3 millions de km² du territoire.
Le FLN, majoritaire, est sous la pressions de «frondeurs», selon l’expression utilisée par Belkhadem.
Ils veulent notamment un départ de ce dernier, en poste depuis 2005, et un rajeunissement des cadres.