L’Algérie est classée dernière des pays du Maghreb dans l’accès à l’Internet
Quel salut pour un peuple dont on a excité l’envie par des augmentations salariales, des subventions, la rente et l’assistanat?
Faut-il crier victoire ou se résigner dans la confortable posture d’observateurs désintéressés face aux dernières mesures décidées par le chef de l’Etat, mercredi dernier? Engagée sous le signe de la résistance aux secousses du Printemps arabe et des dépenses à tout-va par des augmentations salariales, l’année 2012 s’est achevée sur un ultime Conseil des ministres aux relents de nervosité que nos décideurs n’arrivent plus à dissimuler.
Il y a comme un semblant d’urgence, une volonté de rattraper le temps perdu après cette année de mécénat. Il faut régler dans l’immédiat des questions en suspens depuis plus d’une décennie. Aussi, le Conseil des ministres a-t-il décidé d’assouplir les procédures administratives et faciliter la création d’entreprises et d’emplois au profit des jeunes. Cependant, les textes et les acteurs sur le terrain sont les mêmes.

Le Conseil des ministres a pris de nouvelles dispositions visant à consacrer la démocratisation de l’accès aux services de la poste, des télécommunications et des nouvelles technologies.
Entre-temps, l’Algérie traîne la patte. Elle est classée dernière parmi les pays du Maghreb qui ont une longueur d’avance, notamment dans le domaine de la 3G qui tarde à voir le jour en Algérie.
Le Conseil des ministres a décidé des facilitations à même de permettre aux dirigeants d’entreprises publiques économiques d’évoluer dans un environnement favorable et de mieux assurer les charges qui leur incombent avec un maximum de garanties d’efficacité.
Or, la création d’entreprise est un véritable parcours du combattant qui use les plus téméraires des entrepreneurs. Il a été également décidé la réhabilitation des services publics et l’allègement des procédures administratives, mais le terrorisme bureaucratique sévit toujours. Il a été demandé de trouver une solution pour l’emploi de jeunes et un accès des plus faciles aux services publics, changer de la manière la plus efficaces le Code des marchés publics, lutter contre la bureaucratie, secouer les banques pour qu’elles desserrent un peu plus les cordons de leurs bourses.
Le dossier de l’habitat a été largement abordé lors de ce Conseil qui a fait ressortir la nécessité d’accélérer les programmes de construction en y intégrant l’ensemble des équipements publics d’accompagnement afin de résorber la demande dans les meilleurs délais.
En même temps, il faut éradiquer les marchés informels, moraliser la vie publique et nettoyer le pays de ses ordures. Un véritable programme qu’il faut concrétiser d’ici 2014. A lire le communiqué du Conseil des ministres, on croirait que c’est une nouvelle équipe qui se charge de la gestion des affaires.
Or, ce sont les mêmes hommes et ce sont les mêmes instructions complètement vidées de leur sens à force d’être répétées durant des années. Et à force de vouloir tout et bien faire, le gouvernement risque de tout rater comme il a d’ailleurs raté l’édification d’une économie créatrice de richesse capable de protéger le pays de chocs extérieurs. Car si le gouvernement a mis l’accent sur les risques dont il faut se prémunir, ses tentatives d’assurer la stabilité interne butent sur l’absence de stabilité extérieure.
Les perspectives économiques mondiales n’annoncent pas des lendemains meilleurs. Unanime, la majorité des experts annonce une grave récession économique pour cette année 2013. Si l’économie mondiale sombre, nous allons sombrer inéluctablement avec elle.
Sans instruments de défense, sans perspective, quel salut pour un peuple dévitalisé des valeurs du travail, dont on a excité l’envie par des augmentations salariales avec effet rétroactif, des subventions, la rente et l’assistanat?