«La loi sera appliquée dès janvier 2017», a martelé le ministre de l’Industrie et des Mines estimant que «ce n’est pas son problème si les concessionnaires ne sont pas prêts».
Pas de prolongation pour les concessionnaires. Le ministre de l’Industrie et des Mines promet d’appliquer la loi dès janvier 2017.
Les concessionnaires qui ne vont pas investir n’ont aucune chance de sauvegarder leur agrément. Interpellé sur ce sujet, en marge du débat sur le projet relatif au Code de l’investissement tenu hier au Sénat, Abdessalem Bouchouareb s’est montré catégorique.
«La loi sera appliquée dès janvier 2017», a-t-il martelé estimant que ce n’est pas son problème si les concessionnaires ne sont pas prêts. «C’est une décision de la loi de finances 2014», a-t-il rappelé en précisant que les concessionnaires avait un délai de trois ans pour engager des investissements. Sachant que la plupart des opérateurs automobiles traînent le pas, le ministre n’hésitera pas à appliquer la loi. Dans une instruction adressée récemment, Abdessalem Bouchouareb a mis en garde les concessionnaires de véhicules neufs en Algérie leur rappelant leur obligation d’investir dans l’industrie automobile sous peine de retrait de leur agrément.
Les concessionnaires sont invités à investir dans la fabrication ou la sous-traitance automobile, comme le stipule la loi de finances 2014. Ces derniers n’auront plus le choix d’investir ou disparaître. Sur les 40 opérateurs qui sont en activité, même pas une dizaine d’entre eux ont engagé des investissements. Nombre d’entre eux menacent de mettre la clé sous le paillasson. Affectés par la baisse des ventes en raison du blocage de l’importation des véhicules qui a duré presque une année, les concessionnaires se retrouvent entre le marteau et l’enclume. Le ministre a par ailleurs réitéré le maintien par l’Etat de la règle des 51/49%.
«Le contexte actuel nous impose de maintenir cette règle», a soutenu Bouchouareb qui justifie que cette loi n’a jamais été un handicap pour l’investissement.
«Le gouvernement reste attaché à cette règle qui sert l’économie nationale. On pourrait peut-être le faire à l’avenir, on aurait pu le faire avant. Mais nous n’avons aucun intérêt à l’alléger maintenant», a-t-il certifié.
Le ministre de l’Industrie s’est engagé à faciliter toutes les procédures et à octroyer tous les avantages pour les investisseurs qui s’inscrivent dans la démarche de la politique économique. Hier, les sénateurs ont mis l’accent sur les problèmes qui bloquent l’investissement. Le foncier, la corruption, la bureaucratie sont autant de handicaps qui freinent l’afflux des capitaux dans notre pays, estiment la plupart des intervenants au débat.
Le sénateur du FLN Abdelouahab Ben Zaiem a soutenu que c’est la bureaucratie qui bloque l’entreprise et l’investisseur.
La promotion et la facilitation des investissements ne doit pas se faire uniquement au sein des départements ministériels, mais il faut une collaboration avec les autres secteurs. Son collègue Belkacem Kara a relevé également le phénomène de la corruption qui fait fuir les capitaux en plus de la bureaucratie. Ce dernier a interpellé le ministre de l’Industrie et des Mines sur certains dysfonctionnements relevés dans l’octroi des projets.
«140 projets octroyés par la formule du gré à gré pour un montant de 10.000 milliards de dinars sans que des études ne soient faites», a-t-il dénoncé.
Le sénateur du RND, Réda Oushala a de son côté insisté sur le sort d’extension industrielle. «Des dispositions ont été prises, mais malheureusement ce projet reste au point de départ», a-t-il déploré. Ce dernier a soutenu que le foncier industriel doit être un moyen pour faciliter l’investissement par une fin en soi. Beaucoup de pseudos investisseurs ont bénéficié des assiettes foncières qu’ils ont revendues.