Une commission d’enquête parlementaire ukrainienne a jugé jeudi qu’il n’existait aucune preuve d’un acte criminel concernant l’empoisonnement dont a été victime le président Viktor Iouchtchenko lors de sa campagne électorale en 2004, a rapporté l’agence Ria Novosti.
« S’il n’y a pas de preuve que l’empoisonnement était intentionnel, comment peut-il être question d’un crime? », a déclaré le chef de la commission parlementaire, Volodymyr Sivkovytch, député du Parti des régions, une formation d’opposition considérée comme pro-russe.
« Soit c’est un empoisonnement accidentel, soit c’est une maladie. Il y a plein d’hypothèses », a-t-il encore dit, « Je n’exclus pas qu’il s’agisse d’un empoisonnement, mais il ne s’agit pas d’un crime », a conclu M. Sivkovytch.
Le député a expliqué que la commission parlementaire en était arrivée à cette conclusion après avoir pris connaissance du contenu de l’enquête du Parquet ukrainien, qui de son côté poursuit ses investigations.
Le 6 septembre 2004, M. Iouchtchenko, alors candidat pro-occidental de l’opposition à l’élection présidentielle, était tombé gravement malade, en pleine campagne contre le candidat favori du pouvoir et de Moscou, Viktor Ianoukovitch, actuel chef du Parti des régions.
Des médecins viennois avaient identifié trois mois plus tard un empoisonnement à la dioxine.
Le visage de M. Iouchtchenko porte toujours des traces de la maladie, mais l’enquête sur cette affaire n’a guère progressé.
Des dizaines de personnes, dont le président lui-même, ont été interrogées depuis par le Parquet.