Selon un conseiller du dirigeant ukrainien, Iouri Loutsenkon, lors du dernier sommet de l’Otan au Pays de Galles, les Etats-Unis, la France, la Pologne, la Norvège et l’Italie se sont déclarés prêts à livrer des armes aux autorités de Kiev.
La réaction musclée du ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, contre les Etats-Unis et l’Union européenne n’est pas seulement due à l’application, dès vendredi, des sanctions américaines, qui frappent la principale banque publique russe Sberbank ainsi que les géants énergétiques Gazprom et Loukoïl, dans le sillage des mesures européennes. C’est sur le terrain que la situation inquiète Moscou. Et pour cause, le ministre ukrainien de la Défense, Valeri Gueleteï, a indiqué, samedi dernier, dans une interview accordée à une chaîne de télévision, que certains pays de l’Otan ont déjà procédé à des livraisons d’armes à Kiev. « Je me suis entretenu à huis clos avec les ministres de la Défense des puissances mondiales capables de nous aider, et ils m’ont entendu.
Le processus de transfert d’armes a débuté », a-t-il assuré, confirmant les déclarations du président ukranien, Piotr Porochenko, qui a, auparavant, annoncé avoir conclu des accords avec plusieurs pays de l’Otan sur la fourniture directe d’armes modernes et l’envoi d’experts militaires en Ukraine. Selon un conseiller du dirigeant ukrainien Iouri Loutsenkon lors du dernier sommet de l’Otan au Pays de Galles, les Etats-Unis, la France, la Pologne, la Norvège et l’Italie se sont déclarés prêts à livrer des armes aux autorités de Kiev. Aussi inquiétante qu’elle soit, cette question a été néanmoins démentie par Washington, Paris, Rome, Varsovie et Oslo qui ont affirmé avoir promis à Porochenko de fournir à Kiev des armes modernes de haute précision lors du dernier sommet l’Otan au Pays de Galles, mais aucune livraison n’y a été décidée. Rappelons que les dirigeants occidentaux réunis au sommet de l’Otan ont décidé de renforcer significativement la coopération de l’Alliance avec plusieurs pays voisins de la Russie, notamment l’Ukraine, la Géorgie, la Finlande et la Moldavie. L’Alliance a l’intention de faire participer ces pays bien plus activement aux manœuvres et aux programmes d’entraînement de l’organisation. Il a déjà été annoncé que les prochains exercices des pays de l’Otan se tiendraient mi-septembre dans l’ouest de l’Ukraine. De plus, les participants au sommet ont annoncé la création, par les membres de l’Otan, de fonds fiduciaires pour moderniser l’armée ukrainienne. Ils ne s’élèveront qu’à 15 millions d’euros. La Maison Blanche a également fait part de sa volonté d’aider l’Ukraine à élaborer une nouvelle stratégie de défense et à développer sa garde nationale. Sur le terrain, un porte-parole militaire ukrainien a accusé, hier, les rebelles pro-russes de l’Est séparatiste de menacer le processus de paix en intensifiant leurs tirs contre les positions ukrainiennes en dépit du cessez-le-feu. Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a, lui, assuré que le « but final de Vladimir Poutine n’est pas seulement les régions de Donetsk et Lougansk, il veut prendre l’Ukraine entière ». Le premier pas serait la création d’un « couloir » reliant la frontière russe à la Crimée, péninsule annexée par la Russie en mars dernier. « Il ne peut pas accepter l’idée que l’Ukraine fasse partie de la famille européenne, il veut restaurer l’Union soviétique », a-t-il soutenu alors que le parlement ukrainien s’apprête à ratifier, demain, l’accord historique d’association avec l’Union européenne.
Amine Goutali