UGTA ,Vent de redressement sur la Centrale

UGTA ,Vent de redressement sur la Centrale

Fin de grâce pour Abdelmadjid Sidi Saïd et le secrétariat national actuel de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) ? D’anciens hauts cadres de la Centrale, dont quatre secrétaires nationaux, font part, à travers un appel public, d’une «initiative pour le changement au sein de l’UGTA». Le redressement, finalement, ça n’arrive pas qu’aux autres.

L’initiative en question, ouvertement assumée par Mohamed Ameur, Mohamed Lakhdar Lakhdari, Aïssa Nouasri, Amar Mehdi, Tewfik Aïssaoui, Mohamed Benmeridja et Dahmane Boukhitine, se propose comme une rectification de trajectoire de la Centrale syndicale, accusée de s’être départie se son rôle avant-gardiste dans la lutte syndicale pour servir comme un instrument de l’exécutif. Les signataires de l’appel retiennent plus d’un grief contre l’actuel patron de la Centrale syndicale et son secrétariat national. «La direction actuelle est en train de poursuivre sa mission de mise en terre de l’UGTA», assènent-ils, se fondant sur, entre autres, l’évaluation des résultats de la dernière tripartite. Des résultats jugés en deçà des attentes. «Les résultats de la tripartite ont mis à nu ses (direction de l’UGTA, ndlr) vices et ses tares et fait la démonstration qu’elle n’a ni représentativité, ni poids, ni compétence, ni capacité à manager les négociations ni courage de faire face au gouvernement pour proposer des alternatives à même de traiter des questions essentielles qui préoccupent les travailleurs, les retraités et leurs familles ainsi que l’ensemble des catégories démunies et qui menacent la société dans sa cohésion et sa stabilité.» Mais alors que proposent- ils pour remédier à cette situation délétère dans laquelle la Centrale syndicale s’est engluée, eux qui, présentement, n’intègrent aucune structure de l’UGTA ? Ils appellent les syndicalistes et les militants de l’organisation à accomplir ce sursaut voulu salvateur pour l’UGTA. Un sursaut pour, écrivent- ils, «ou bien sauver l’organisation syndicale de l’abattoir vers lequel elle est conduite et de la tombe qui lui a été programmée, ou bien son rôle historique et qu’elle doit laisser place libre aux syndicats qui auront à faire leur travail de représentation des travailleurs et de défense de leurs droits avec les moyens légaux et légitimes ».

Le mode opératoire du redressement proposé

Les révoltés contre Sidi Saïd et son équipe de direction proposent une feuille de route qu’ils pensent à même d’asseoir le changement au sein de l’UGTA. Une feuille de route qui pose comme préalable la démission de suite du secrétaire général, du secrétariat national et de la commission exécutive nationale de l’UGTA. La suite, les rédacteurs de l’appel au redressement au sein de l’UGTA, la veulent non pas un congrès extraordinaire qui aurait pu légitimer une nouvelle direction mais une période de transition, jugée nécessaire à la refondation d’abord de la Centrale. «Pour ce faire, il faut une phase de transition permettant à l’Organisation de se reconstruire, se rassembler, se ressourcer avec ses principes et ouvrir de larges débats en son sein. Lors de ladite phase de transition, l’Organisation gagnerait à être dirigée par une direction provisoire ne briguant aucun poste de direction à l’avenir et composée de sommités de l’UGTA parmi ceux ayant déjà eu à occuper des responsabilités (…)» La mission de la direction provisoire serait de reconstruire les structures de la Centrale en injectant du sang neuf à l’Organisation et en permettent l’émergence de compétences et de personnalités. Les auteurs de l’initiative réclament également la réintégration de tous les exclus, les suspendus et toutes les victimes d’injustice et d’arbitraire. Notons que les signataires de l’appel, anciens cadres de l’UGTA, ont tous eu à jouir de mandats électoraux au nom et en qualité de syndicalistes, responsables au niveau de la Centrale. Ainsi, pour l’exemple, Amar Mehdi a consommé deux mandats de sénateur au titre de l’UGTA, Aïssa Nouasri a été député sur la liste RND dans la circonscription de Sétif. Idem pour Mohamed Lakhdar Lakhdari. Mohamed Ameur a fait partie du Conseil national de transition (CNT) au titre de l’UGTA.

S. A. I.