Typhoïde,manque d’eau,pénurie de médicaments,viande d’âne,ordures ménagères,La santé des algériens en danger

Typhoïde,manque d’eau,pénurie de médicaments,viande d’âne,ordures ménagères,La santé des algériens en danger

Des conditions d’hygiène qui laissent à désirer

C’est une image hideuse qui nous est renvoyée quotidiennement, en pleine figure, pour nous interpeller sur le degré de dégradation que nous avons atteint en matière de prévention et d’hygiène.

La responsabilité est collective. S’il était attendu que le Ramadhan soit marqué par une féroce flambée des prix, certaines «tares» qui ont fait leur apparition durant ce mois béni, ont mis en évidence des signes irréfutables, propres aux sociétés dites sous-développées. Des produits de consommation (pain, gâteaux, raisins, pêches, bananes…) flambent au soleil et jonchent le sol ou des étals de fortune jouxtant des trottoirs où stagnent des eaux usées, pour être commercialisées. Une image quotidienne qui nous est renvoyée en miroir et en pleine figure pour nous interpeller sur le degré de dégradation atteint en ce qui concerne la question de la prise en charge de la santé publique des Algériens.

En sommes-nous conscients? La réponse est sans doute oui, mais à voir le franc succès remporté par ce type de commerce, il est à se demander s’il n’y a pas une dose d’inconscience ou d’irresponsabilité de la part de nos concitoyens. Quelle note pourrait nous être attribuée en matière de prévention et d’hygiène? Un zéro pointé sûrement avec en prime une sévère mise en garde. Ce secteur semble être le dernier des soucis des pouvoirs publics. La famille mais surtout l’école ont aussi failli, particulièrement, dans cette mission.

Les Algériens sont-ils condamnés à cohabiter avec des tonnes d’ordures? Nos trottoirs sont-ils dédiés à cette vocation? Les services concernés sont-ils impuissants à éradiquer ce fléau? En une phrase, nos villes pourront-elles ressembler un jour à des villes comme on en trouve en Europe et ailleurs dans les pays dits civilisés? Là où l’on apprend aux enfants à ne pas cracher par terre, à mettre les papiers et les objets en plastique ou autres… dans des poubelles qui, pourtant, existent à cet effet. Aucune des 1541 communes que compte le territoire national n’est dotée d’un matériel adéquat, digne de ce nom, pour permettre à des éboueurs qui doivent avoir le coeur bien solide, et accroché, d’accomplir leur mission dans des conditions qui puissent leur éviter d’être en permanence exposés à des risques, avérés et quotidiens, d’infection. La plupart d’entre eux travaillent à mains nues. Au vu et au su de tout le monde, à commencer par leurs employeurs (sociétés privées ou publiques et des responsables de ce secteur au sein des mairies).

Des bruits persistants circulent sur cette activité qui représenterait un filon pour certains affairistes qui n’ont aucun scrupule à s’en mettre plein les poches au détriment de la santé de leurs concitoyens. Ce qui expliquerait les conditions lamentables dans lesquelles a été maintenue cette activité. Dans les pays qui se respectent, les rues, les ruelles et les trottoirs sont nettoyés à grande eau. En Algérie, les poubelles même vidées de leurs ordures empestent et puent à des dizaines de mètres et constituent des foyers de microbes qui, étonnamment, ne semblent pas émouvoir grand monde. Un tableau hideux qui, comme cela ne suffisait pas, a été complété par la saisie de six quintaux de viande d’âne destinée à la consommation.

L’Expression en a fait une de ses manchettes sous le titre: «La viande d’âne est de retour!» Les services de sécurité de Bir el Ater, au sud de la wilaya de Tébessa, ont saisi une importante quantité de viande d’âne congelée…

La quantité retrouvée dans une maison inhabitée sur la bande frontalière Est du pays est d’environ six quintaux», a rapporté la presse algéroise dans son ensemble. A Annaba, ce sont 17 cas de typhoïde qui ont été signalés depuis le début du mois de juillet. Selon certaines rumeurs, tout porte à croire que cette «épidémie» est due à l’absorption d’une eau potable polluée.

En Kabylie, ce sont des villages entiers (Maâtkas, Kherrata…) qui souffrent d’une pénurie totale d’eau tandis que plusieurs quartiers de Béjaïa n’en bénéficient que quelques heures dans la semaine, ces derniers temps. La pénurie de médicaments qui fait débat actuellement a conduit la secrétaire générale du Parti des travailleurs à la qualifier de scandaleuse. «Ould Abbès (ministre de la Santé Ndlr) a évoqué un problème de distribution après avoir accusé la mafia.

Pourquoi s’est-il rétracté?…» s’est interrogée Louisa Hanoune à l’occasion de l’ouverture des travaux de la session ordinaire du bureau politique de son parti.

«La République est au service d’intérêts occultes», a fini par conclure la pasionaria du PT. Un constat sans appel qui expliquerait l’image de pays sous-développé renvoyée par un pays dont la santé financière (plus de 170 milliards de dollars de réserves de change) ferait pâlir, aujourd’hui, d’envie les Etats-Unis.