L’effondrement d’une mine de charbon, mardi, a fait au moins 282 morts en Turquie, selon un dernier bilan diffusé jeudi matin. Trois jours de deuil national ont été décrétés.Il s’agit de l’une des pires catastophes industrielles de la Turquie.
Selon un dernier bilan, annoncé jeudi matin par le ministre de l’Energie, 282 mineurs ont trouvé la mort. En tout, 787 employés se trouvaient dans la mine de charbon de la ville de Soma, située dans l’ouest de la Turquie, quand une explosion et un incendie sont survenus mardi après-midi.
Trois jours de deuil national
« Nous ne sommes pas sûrs à 100%, mais il y a environ 120 mineurs en bas », avait indiqué mercredi soir le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, arrivé sur place en milieu de journée. De nouveaux cadavres ont été retirés dans la nuit de mercredi à jeudi, portant le nombre de victimes de 274 à 282.
De son côté, le chef de l’Etat Abdullah Gül a lui aussi annulé un voyage en Chine et doit se rendre jeudi à Soma. Trois jours de deuil national ont été décrété dans le pays, à partir du 13 mai.
Selon les premiers témoignages, l’explosion, suivie d’un incendie, a eu lieu vers 12h30 (14h30 françaises) dans la mine. Elle a apparemment été provoquée par un transformateur électrique et a entraîné un effondrement qui a bloqué les mineurs dans les galeries. Après l’explosion, un grand nombre de mineurs sont parvenus à s’échapper des galeries, mais une autre partie d’entre eux se sont trouvés piégés.
Mouvement de révolte
La catastrophe a d’ores et déjà soulevé un mouvement de révolte en Turquie. Des étudiants qui manifestaient, mercredi à Ankara, contre le régime islamo-conservateur qu’ils tiennent pour responsable de cet incident, ont été visés par des tirs de gaz lacrymogènes de la police.
Par ailleurs, plusieurs dizaines d’habitants en colère de la ville de Soma ont manifesté contre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan qui a visité les lieux, l’appelant à démissionner, a rapporté l’agence de presse Dogan. Des manifestants s’en sont pris à son véhicule officiel malgré un dispositif policier, lui donnant des coups de pieds, selon l’agence.
Le Premier ministre turc a promis de faire toute la lumière sur cet accident, mais a rejeté toute responsabilité de son gouvernement. Recep Erdogan a ainsi déclaré que « les accidents au travail arrivaient partout dans le monde ».