Tunisie,18 actions en justice contre Ben Ali

Tunisie,18 actions en justice contre Ben Ali

Ces actions ont été lancées contre le Président déchu pour homicides volontaires, usage et trafic de drogue et complot contre la sûreté de l’Etat.

C’est ce qu’a déclaré hier, mercredi, le ministre tunisien de la Justice, Lazhar Karoui Chebbi, dans un entretien à la Télévision nationale. M. Chebbi a, par ailleurs, indiqué que les autorités de transition étaient en train de constituer un dossier juridique afin d’obtenir l’extradition de l’ex-président, réfugié avec sa famille en Arabie Saoudite depuis sa fuite.



Douze jours plus tard, le 2 janvier, la justice tunisienne avait émis un mandat d’arrêt international contre lui et son influente épouse Leïla Trabelsi. M. Chebbi a précisé qu’une délégation des ministères de la Justice et de l’Intérieur allait prochainement se rendre à Lyon (France) au siège d’Interpol, afin d’accélérer l’opération d’exécution des mandats. Parallèlement, a-t-il poursuivi, des responsables du ministère de la Justice ont rencontré récemment des délégations du Canada, de Suisse et des Etats-Unis, pays concernés par ce dossier, soit pour des questions de «biens mal acquis», soit du fait de la présence sur leur sol de personnes liées au clan du président déchu. C’est le cas du Canada où s’est réfugié Belhassen Trabelsi, le beau-frère de l’ex-président. D’autre part, le président de la commission d’investigation sur les violations et les abus commis pendant les mouvements de protestation dans le pays a révélé, hier, que Ben Ali avait donné l’ordre de bombarder un quartier de la ville de Kasserine, dans le centre-ouest de la Tunisie, pour mater la révolution, quelques jours avant sa chute. Selon ce responsable, en voulant faire bombarder la cité Ezzouhour, «l’intention était de faire plier la région et de mettre à genoux ses habitants par des meurtres collectifs avec préméditation». La cité Ezzouhour, un quartier surpeuplé de la ville, avait été particulièrement visée par les sbires du régime agonisant en janvier. Vingt-trois personnes ont été tuées dans la ville pendant les affrontements violents entre les habitants et les agents des forces de l’ordre avant la fuite de Ben Ali, le 14 janvier, pour l’Arabie Saoudite, selon M. Bouderbala. «L’enquête a abouti à la conclusion que des armes à feu ont été utilisées avec l’intention de tuer (…) La majorité des blessures constatées se situent au niveau de la tête et du cœur, sans oublier le fait que c’est un travail de groupe. Ce sont des tireurs d’élite faisant partie des brigades de l’ordre public», a-t-il précisé à la presse.