Tunisie, Vers la suppression de la taxe de sortie pour les Maghrébins

Tunisie, Vers la suppression de la taxe de sortie pour les Maghrébins
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La situation dans le Sud-Est tunisien était, dimanche et lundi, au bord de l’explosion. À Dhéhiba, village frontalier avec la Libye, les citoyens ont accompagné, lundi, à sa dernière demeure, un jeune tué la veille, par les balles réelles des agents de la garde nationale.

La situation s’est, relativement, calmée après le retrait de ces agents conformément aux exigences de la population de ce village, encadré, désormais, par des unités de l’armée nationale. Toutefois, les citoyens qui avaient saccagé ou incendié des sites de souveraineté semblent décidés à aller de l’avant dans leurs revendications relatives à l’emploi et au développement. D’autant plus que l’imposition de la taxe de sortie exigée par le gouvernement sortant de Mehdi Jomaâ aux non-résidents libyens a eu pour conséquence immédiate la réduction du trafic commercial entre les deux pays, trafic qui constitue une ressource pour les citoyens du village. À Benguerdane, ville située à une cinquantaine de kilomètres du poste frontalier de Ras Jédir, la situation était, lundi, aussi préoccupante. D’où la prise en main directe et immédiate de ce dossier par le gouvernement. Ainsi, lors de sa première réunion, depuis l’installation du nouveau gouvernement, le Conseil  des ministres s’est penché sur la question et semble décidé à supprimer cette taxe au profit de tous les citoyens maghrébins, conformément à l’esprit de la charte du Grand Maghreb arabe signée en 1989. La décision n’a pas été, encore prise, mais tout semble indiquer qu’elle serait effective très prochainement, selon la déclaration faite à la fin des travaux de ce Conseil. Cependant, toute décision tunisienne n’aurait aucun sens si elle n’était pas suivie d’une autre similaire à prendre du côté libyen. En effet, le problème n’est plus, seulement, national puisque la Libye a vite fait d’appliquer la règle de réciprocité contre les non-résidents tunisiens. Toujours est-il que les citoyens de ces régions, qui ont bravé l’autorité de l’État, ne comptent pas s’arrêter en “si bon chemin”. Ils poursuivent leurs grèves et leurs protestations jusqu’à avoir “gain de cause”, disent-ils.

M. K.