Tunisie: Regards tournés vers un scrutin historique

Tunisie: Regards tournés vers un scrutin historique
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Les regards sont tournés vers la Tunisie où plus de 7 millions d’électeurs se rendent aux urnes, ce dimanche pour le premier scrutin historique qui leur permettra d’élire librement, une Assemblée constituante qui jettera les fondements d’une nouvelle République tunisienne Mais déjà Les Tunisiens de l’étrangers ont donné le ton en se rendant massivement aux urnes ce qui augure d’une forte participation en Tunisie.

Le corps électoral est estimé à 7,2 millions, dont 4,1 d’électeurs inscrits volontairement sur les listes. Les électeurs auront à choisir parmi 11 686 candidats, répartis sur 1 517 listes en plus des 145 listes à l’étranger. Un record de listes présentées qui se repartissent entre 828 listes présentées par des partis politiques, 655 par des indépendants et 34 par des coalitions.

Alors que la parité et l’alternance homme et femme est obligatoire sur toutes les listes, seules 7% des listes sont conduites par des femmes. Sur plus de 110 partis politiques légalisés en Tunisie, 80 participent aux élections.

Un déploiement de force sans précédent a été opéré pour sécuriser le scrutin, avec plus de 40 000 hommes des forces de l’ordre. Ce scrutin pour la Constituante mobilise également un grand nombre d’observateurs venus de l’étranger mais également les membres de la société civile tunisienne, pour garantir le premier scrutin libre et transparent.

LG Algérie

On compte , 6 939 observateurs tunisiens et 533 observateurs internationaux mandatés par l’Union européenne, le Conseil de l’Europe ou le centre Carter aux États-Unis Une crainte majeure cependant autour de ce scrutin : la corruption financière et la manipulation du vote des électeurs.

Le parti Ennahda a déjà annoncé qu’en cas de falsification des votes, il opterait pour la voie de la révolte en descendant dans la rue. Une déclaration qui a soulevé un tollé et qui risque d’avoir une conséquence négative sur la participation alors que les regards sont tournés vers la Tunisie.

Car la portée du vote et son déroulements auront valeur d’exemple non seulement pour les voisins maghrébins de la Tunisie où les échéances électorales sont proches mais aussi pour l’ensemble du monde arabe, secoué par les révoltes et les aspirations réelles au changement par la voie démocratique. C’est pourquoi des centaines d’observateurs seront répartis dans 27 circonscriptions en Tunisie et collecteront les données sur le terrain pour les transmettre via un système de télécommunications centralisé à Tunis.

Ces observateurs seront également déployés pour le vote des Tunisiens à l’étranger. Leur présence devrait être également un frein aux tentatives de fraudes et de corruption électorale. L’Union européenne, de son côté, envoie en Tunisie l’une des plus importantes missions d’observation électorale, dotée d’un budget de 3,2 millions d’euros. 150 observateurs vont suivre les différentes étapes du scrutin.

Certains sont déjà présents depuis début septembre en Tunisie pour surveiller les préparatifs du scrutin, le déroulement de la campagne et le vote en lui-même. Les islamistes d’Ennahda, de Ghannouchi, rentrés d’un exil de vingt ans ont déployé d’impressionnants moyens, grâce à une aide financière des pays du golfe pour arriver en tête du scrutin face à l’alliance entre différents partis politiques.

Au lendemain du scrutin, lorsque la scène politique tunisienne apparaîtra clairement dans sa nouvelle configuration, l’on connaîtra enfin le poids des différentes composantes politiques en Tunisie. Mais d’ores et déjà, l’on peut penser qu’il n’est pas possible de construire une démocratie dans le pays sans les islamistes, qui se présentent comme un parti politique civil.

La Tunisie qui se veut le fer de lance du renouveau démocratique du monde arabe et du Moyen-Orient peut donner l’exemple de changements démocratiques pacifiques réussies pour une nouvelle configuration du monde arabe, car il y va de son devenir face aux agressions extérieures, aux volontés de perpétuer sa domination et l’exploitation éhontée de ses richesses, avec la complicité de potentats balayés l’un après l’autre par la volonté des aspirations populaires. Mokhtar Bendib