Tunisie : non à la séparation entre religion et Etat, dit Ghannouchi

Tunisie : non à la séparation entre religion et Etat, dit Ghannouchi

« On n’a pas besoin d’imposer la religion puisqu’elle est partie intégrante de notre culture », a soutenu cheikh Rached Ghannouchi, fondateur et président du mouvement Ennahdha, à l’issue d’une conférence de presse, vendredi 2 mars, à l’initiative du Centre d’Etude de l’Islam et de la Démocratie. Le thème de la rencontre était « la laïcité et la relation entre la religion et l’Etat selon la vision d’Ennahdha ».

« Il existe deux types d’extrémisme, celui des islamistes et celui des laïcs. Les premiers veulent imposer la religion tandis que les autres cherchent à imposer la séparation totale entre la religion et l’Etat », a expliqué le leader d’Ennahdha en appelant à ne pas déclencher une guerre froide entre islamistes et laïcs, entre islamistes et modernistes, entre nahdhaouis et salafistes.

Séparer l’Etat de la politique c’est, de l’avis du cheikh, transformer l’Etat en « mafia » et l’économie dans le monde en « agression ». La politique devient une sorte de trahison et de dénonciation comme ce qui s’est passé déjà aux pays du Nord où la politique internationale est soumise à des courtiers détenteurs d’argents et des medias. Ces derniers ont dominé, également, les politiciens.

La séparation entre l’Etat et la religion est une menace qui pourra être à l’origine de plusieurs dépassements : « C’est une aventure qui peut endommagée la politique ainsi que la religion ».

Il a appelé, par conséquent, tous les courants à s’unir afin de protéger la Révolution tunisienne. Selon le leader d’Ennahdha, l’article 1 de la Constitution de 1959 fait l’unanimité, et l’Etat islamique « est un Etat civil ».