Des manifestants ont exigé lundi en Tunisie la dissolution du parti du président déchu Zine el Abidine Ben Ali, la Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), ont constaté des journalistes de l’AFP.
Ces manifestations, à Tunis et dans le centre-ouest du pays, sont intervenues alors qu’on attendait dans la journée l’annonce d’un gouvernement de transition où pourraient notamment figurer des membres de l’ancien gouvernement du président déchu ayant un profil technocratique.
« La révolution continue! RCD dehors! », ont scandé à Tunis plusieurs centaines de manifestants réunis en deux groupes sur l’avenue Habib Bourguiba, l’un devant le théâtre municipal de Tunis, l’autre devant l’ambassade de France.
« On ne veut personne du RCD dans le futur gouvernement, y compris le Premier ministre » actuel, Mohammed Ghannouchi, a déclaré à l’AFP un manifestant.
« Avec notre sang et notre âme, nous sommes prêts à mourir pour les martyrs », criaient encore les manifestants, en référence aux dizaines de Tunisiens tués dans la répression de la révolte populaire d’un mois qui a provoqué la chute du régime autocratique de Ben Ali.
Des policiers anti-émeutes ont dispersé peu à peu ces manifestants à l’aide de canons à eau et de tirs de grenades lacrymogène mais en faisant preuve de retenue. Les policiers ont restreint cette fois l’usage de la force, tentant d’établir une discussion avec les manifestants.
« Le couvre-feu est en vigueur et les manifestations sont interdites. On nous a signalé la présence de provocateurs et d’extrémistes. On essaye d’intervenir sans violences. On est en train de dialoguer, d’essayer de les convaincre de se disperser », a expliqué à l’AFP un officier de police sur les lieux.
Des rassemblements identiques ont aussi eu lieu dans la ville symbole de Sidi Bouzid (centre-ouest) et à Regueb, non loin. C’est à Sidi Bouzid qu’un jeune chômeur de 26 ans s’était immolé par le feu le 17 décembre, déclenchant un mouvement de révolte qui a abouti, un mois plus tard, à la fuite du président Ben Ali.
« On peut vivre avec seulement du pain et de l’eau, mais on ne peut plus vivre avec le RCD », scandaient les manifestants à Regueb.