Six membres des forces de l’ordre tunisiennes ont été blessés et un poste de la gendarmerie incendié à El Faouar, au sud-ouest du pays, lors de heurts avec des manifestants réclamant des emplois, a indiqué, hier, le ministère de l’Intérieur.
Les manifestants étaient armés de fusils de chasse et de pierres. El Faouar, dans le gouvernorat de Kébili, est le théâtre de violences sporadiques depuis que des médias ont annoncé la découverte d’un puits de pétrole dans la région. Après cette annonce, de jeunes habitants ont «protesté et exigé d’être employés dans les compagnies pétrolières à Kébili et que la région, où il n’y a pas d’investissements, soit développée», a dit Moncef Chleghmia, un responsable local. «Tout ça, c’est pour la dignité et l’emploi, nous demandons quelque chose d’impossible peut-être ? Non, ce n’est pas impossible», a lancé un habitant de la ville sur les ondes de la radio privée Mosaïque FM, tandis qu’un autre dénonçait sur la même antenne «l’usage excessif de la force» par les forces de l’ordre. Les gouvernements qui se sont succédé depuis 2011 se sont tous engagés à réduire les inégalités régionales et le chômage, mais l’économie tunisienne reste en difficulté et les revendications sociales sont nombreuses dans ce pays.