C’est dans cet esprit de bon voisinage que l’Algérie suit de près l’évolution de la situation politique et sociale en Tunisie.
Les relations algéro-tunisiennes sont à leur apogée, notamment dans le secteur du tourisme qui voit cette année l’arrivée massive des Algériens sur le sol tunisien.
De source autorisée, nous apprenons qu’ils étaient, à la mi-août, plus de 555.000 Algériens à avoir choisi la destination Tunisie. Alors que l’été tire à sa fin, l’on table carrément sur un quota de 955.000 vacanciers à avoir opté pour le pays du Jasmin; l’on est donc pas loin du fameux 1200.000 touristes algériens en villégiature dans ce pays voisin. Alors que ces chiffres sont livrés, une précédente analyse faisait ressortir une évolution de 26% par rapport à la même période de 2013 avec toutefois un écart négatif de 2% par rapport à 2010.
Toujours est-il que les Algériens ont finalement grandement participé, aux côtés d’autres touristes européens, à sauver la saison estivale en Tunisie. Outre le tourisme, les relations algéro-tunisiennes voient actuellement une intensification des échanges à tous les niveaux, notamment au plan du renseignement et de la lutte contre la contrebande et le terrorisme. De nombreuses visites officielles engagées de part et d’autre ont, par ailleurs, permis de réactualiser certains dossiers communs.
Une commission mixte a ainsi récemment réactivé un accord-cadre commercial préférentiel signé en 2008. Ce dernier, chapeauté par 14 départements ministériels, est au stade d’une exécution pointue après avoir fait l’objet de mesures et approbations complémentaires en mars 2014. Des dispositions audacieuses balayent d’un trait les réticences d’antan et permettent désormais aux citoyens des deux pays de bénéficier d’avantages substantiels en matière de résidence, de possession foncière et d’emploi. Ainsi, de nombreuses facilités sont accordées à ceux qui le souhaitent, puisque une dernière correspondance porte sur les résidences de court et de moyen séjour; c’est-à-dire celles allant de cinq à 10 ans.
Finalement, les Algériens peuvent prétendre sans encombre à une résidence confortable dans le pays hôte sachant que 8340 résidences, de moyen séjour ont déjà été accordées à nos compatriotes depuis juin 2012 à ce jour. Ces accords bilatéraux rendent également possibles sinon très confortables les transactions immobilières entre ressortissants algériens et tunisiens, puisque l’accord du wali n’est plus requis pour établir un acte de propriété en Tunisie pourvu que la transaction concerne le foncier commercial et industriel et ne touche pas au foncier agricole.
C’est dans cet esprit de bon voisinage que l’Algérie suit de près l’évolution de la situation politique et sociale en Tunisie. Particulièrement depuis les attentats terroristes qui avaient ciblé les hommes politiques tunisiens, Choukri Belaïd et Mohamed Brahmi. Depuis, les officiels algériens n’ont eu de cesse de joindre leurs partenaires en Tunisie afin d’apporter aide et assistance à ce pays touché de plein fouet par l’hydre terroriste, «et ce, sans recourir aucunement à l’intervention directe», précise-t-on.
Ce devoir de neutralité, notre pays l’observe alors que la Tunisie se prépare à réussir ses élections législatives et présidentielle. La devise de l’Algérie consiste à traiter les acteurs de la scène politique tunisienne sur le même pied d’égalité», affirme-t-on, tout en précisant que le souhait de l’Algérie consiste à voir les Tunisiens réussir à franchir ce cap et aboutir à un projet de société consensuel qui reflète avec précision les équilibres de la société tunisienne. «Nous n’avons aucun candidat et nous ne souhaitons pas intervenir dans les affaires internes de la Tunisie», réitère-t-on.
Rappelons que quatre accords de coopération financière ont été signés le 4 mai dernier à Alger, à la faveur de la visite du Premier ministre tunisien, Mehdi Jomaâ. Signées en présence du Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, ces conventions ont notamment porté sur un prêt de 100 millions de dollars accordé par l’Algérie à la Tunisie ainsi qu’un don de 50 millions de dollars.