Le parti du président tunisien, le Congrès pour la République (CPR), tient à un remaniement du gouvernement. C’est le conseil national du parti qui l’a annoncé avant-hier soir, lors des travaux qui se tiennent dans la ville de Gafsa.
Le CPR réclame donc un remaniement auquel il compte participer. Une participation confirmée à l’issue de la réunion du parti de la troïka gouvernementale dominée par Ennahda. Sans toutefois fixer d’ultimatum, le CPR conditionne sa participation à l’alliance à “un remaniement du gouvernement”.
La formation de Moncef Marzouki, un parti de centre gauche, a formé après les élections d’octobre 2011 une coalition avec Ennahda et un autre parti de centre gauche, Ettakatol.
Le gouvernement est cependant dominé par les islamistes, qui détiennent notamment tous les ministères de souveraineté.
La question d’un remaniement, faut-il le rappeler, est régulièrement évoquée, mais il n’a jamais été effectué, quand bien même l’opposition aurait, à plusieurs reprises, réclamé des changements à la tête des ministères de la Justice, de l’Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères.
Des postes clés qui seront confiés à des personnalités indépendantes. Mohamed Abbou, secrétaire général du CPR, a souligné, lors des travaux du conseil national, le soutien inconditionnel de son parti au ministre de l’Intérieur Ali Laârayedh et à l’organisme sécuritaire en respect avec la loi. Pour lui, ce ministère, dont dépend la transition démocratique, est important et n’est pas facile à gérer. M. Abbou a appelé les opposants à cesser d’essayer de déstabiliser certains ministres dont celui de l’Intérieur et de s’occuper plutôt de sujets plus délicats. Cependant, il a noté qu’il avait des remarques à émettre à l’encontre des ministères de la Justice et des Affaires étrangères. Les membres du conseil national du parti du Congrès pour la République (CPR) ont été unanimes à conditionner le maintien de leur parti dans la troïka par l’adoption d’un remaniement ministériel, a déclaré Hédi Ben Abbès, porte-parole du parti à la correspondante de l’agence TAP. En marge des travaux du conseil national du CPR, qui se tient depuis samedi dans la ville minière de Gafsa, M. Ben Abbès a indiqué que “son parti proposera à ses partenaires au pouvoir de procéder à un remaniement ministériel pour donner un nouveau souffle à l’action du gouvernement, une condition nécessaire pour poursuivre sa participation à la coalition gouvernementale”, a-t-il dit, sans préciser les portefeuilles ministériels qui devraient être concernés par le remaniement.
Le CPR demandera aussi l’élaboration d’un programme d’action gouvernementale “réaliste et réalisable”, en cette étape qui précède les élections, un programme qui soit en cohérence avec les objectifs de la révolution, a-t-il ajouté.
Ce programme concernera les dossiers de la réforme administrative et la lutte contre la corruption. Il portera aussi sur l’accélération de la réalisation des projets prévus par le gouvernement dans les régions intérieures.
I. O