Tunisie: Le gouvernement doit réduire le rythme des importations (expert financier)

Tunisie: Le gouvernement doit réduire le rythme des importations (expert financier)

Le gouvernement doit jouer la carte de l’exportation, a indiqué l’expert, estimant que « le gouvernement doit de se contenter de préserver les grands équilibres et les réserves en devises ».

L’expert financier Hatem Zaara a appelé le gouvernement à prendre des dispositions immédiates et urgentes visant à freiner le rythme des importations dont la valeur a dépassé celle des exportations de 10 milliards de dinars, ce qui constitue un niveau record jamais enregistré auparavant.

Dans une déclaration à TAP, l’expert a affirmé que la priorité la plus absolue reste la réduction du déficit commercial et la préservation du niveau de 96 jours d’importation en devises étrangères.

Descendre en deçà d’un niveau inférieur à 90 jours d’importation, est un indicateur très dangereux qui ne permet pas à la Tunisie d’honorer ses engagements au niveau des prêts et du commerce international, outre le remboursement de sa dette, a encore a t-il expliqué.

Selon lui, en cas de baisse des réserves en devises, la Tunisie sera dans l’incapacité de sortir sur les marchés internationaux, car l’investisseur étranger veut en premier lieu connaître la capacité du pays à honorer ses engagements et à rembourser ses dettes.

Les déclarations de l’expert interviennent en réaction au communiqué du conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie (BCT) publié, jeudi, et évoquant une hausse du déficit courant lequel a atteint 6,6% à la fin des huit premiers mois de 2017, contre 5,8% au cours de la même période de 2016, à cause du creusement du déficit budgétaire qui a dépassé les 10 milliards de dinars.

“Le dossier des réserves en devises est aujourd’hui le plus dangereux et le plus difficile”, estime l’expert, ajoutant que le défi à relever est de préserver ces réserves car le seuil de moins de 90 jours ne permettra pas au pays d’acheter, ne serait ce que les produits de base comme les médicaments et le blé.

Le gouvernement doit jouer la carte de l’exportation, a indiqué l’expert, estimant que ” le gouvernement doit de se contenter de préserver les grands équilibres et les réserves en devises “, loin des slogans axés sur la réalisation de taux de croissance plus importants ou la réduction du taux de chômage.

Il a, par ailleurs, souligné que le dernier communiqué de la BCT “est différent des précédents”, traduisant pessimisme et frustration. Pour l’expert, la BCT a épuisé une grande partie des solutions monétaires et il ne lui reste plus que des dispositions secondaires. “Le ballon est maintenant dans le camp du gouvernement appelé à prendre d’autres dispositions pour limiter les importations”, a t-il encore fait savoir, allant jusqu’à revendiquer “une politique d’austérité concernant les importations”.

Les décisions les plus importantes que nous attendons de la loi de finances 2018, concernent des dispositions encourageant les exportations (crédits, facilités et taux d’intérêt, dispositions douanières….), a t-il avancé.

Le gouvernement doit encourager l’exportation, tout en réduisant considérablement les importations afin de préserver son actuel stock en devises, d’autant plus que le Fonds monétaire international (FMI) pourrait reporter le décaissement de la 3ème tranche du prêt qui sera accordé à la Tunisie à la fin de l’année.

Et de conclure qu’”une lueur d’espoir demeure en lien avec le déroulement de la saison des exportations de l’huile d’olive, le plus grand pourvoyeur en devises”. Les devises provenant de l’exportation de l’huile d’olive ne doivent pas être utilisées pour l’importation de produits qui ne sont pas de première nécessité, a t-il averti, ajoutant que les efforts doivent être axés sur l’amélioration des fondements et des indicateurs de base, notamment la réduction du déficit de la balance commerciale.