Tunisie, la première cyber-révolution

Tunisie, la première cyber-révolution

On peut l’affirmer, sans Internet, l’Histoire aurait été différente. C’est en tout cas ce que disent de nombreux observateurs de cette révolution. « Tout aurait été différent sans Facebook et Twitter et d’autres nouveaux médias », estime Ahmed Mansoor, défenseur des droits de l’homme et blogueur aux Emirats arabes unis. (Source Yahoo actualités)

La censure du régime de Ben Ali s’est appliquée sans faille à l’encontre des journaux et des télévisions. Même Al-Jazira était bloquée !

Mais, les réseaux sociaux ont permis de faire circuler les informations, les témoignages et les images. Deux millions de Tunisiens ont un compte Facebook, presque 20% de la population ! Des vidéos accablantes pour le régime ! Les autorités ont bien essayé de réagir en arrêtant des blogueurs, en piratant les comptes de messagerie mais rien n’y a fait. Le groupe Anonymous, les résistants hackers, a lancé une attaque contre les sites gouvernementaux tunisiens dans la nuit du 2 au 3 janvier. Blocage complet ! Les pages d’accueil affichaient « Opération : Tunisia » et cet avertissement « C’est un avertissement que nous lançons au gouvernement tunisien : aucune attaque envers la liberté d’expression et d’information de ses citoyens ne sera tolérée » (Source Télérama)

Ce fut une véritable guerre : d’un côté le régime de Ben Ali qui a détruit des blogs et des serveurs, de l’autre Anonymous qui attaque les sites officiels et qui fournit des conseils techniques pour contourner la censure.

Allez voir, par exemple le blog de Lina Ben Mhenni, intitulé « a tunisian girl ». Les photos qu’elle montre sont terribles.

Il paraît que de nombreux dirigeants arabes suivent l’affaire de près. On les comprend. Internet risque de changer la donne et si ce fut un échec en Iran, rien ne dit que les Tunisiens ne montrent pas la voie à d’autres peuples brimés. On peut dire qu’on vient d’assister à la première cyber-révolution, raison de plus pour qu’on soit vigilant à l’encontre de toutes les tentatives de museler le Web. C’est aussi notre liberté qui est en jeu.