Tunisie/ Economie, social, sécuritaire ,La situation se dégrade

Tunisie/ Economie, social, sécuritaire ,La situation se dégrade
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«Pourquoi tant de violences, pourquoi tant d’agressions ?», s’est inquiété hier soir le Premier ministre tunisien, alors que le pays est en proie aux agissements de groupes salafistes.

De plus, sur les plans social et économique, la situation est loin d’être reluisante avec la multiplication des grèves et des fermetures d’usines.

Le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali a accusé hier les salafistes radicaux à l’origine de récentes violences de «transmettre des messages faux et qui font peur» sur l’islam, et estimé que «la patience des Tunisiens était à bout». «Pourquoi tant de violence, pourquoi tant d’agressions ?», a lancé M. Jebali interrogé sur la violence de groupes salafistes, lors d’un entretien diffusé par plusieurs chaînes de télévision tunisiennes. «Est-il inscrit dans l’islam d’imposer à autrui ses idées avec la force et la violence ?», a-t-il déclaré, assurant que le gouvernement «n’allait pas rester les bras croisés».

«Nous allons appliquer la loi». «Ennahda (le parti islamiste qui domine le gouvernement,) ne s’allie pas avec ceux qui traitent les gens de mécréants», a-t-il encore martelé. Les incidents liés à des groupes salafistes radicaux se sont multipliés ces dernières semaines, avec notamment des débits d’alcool attaqués et des postes de police incendiés le week-end dernier dans le nord ouest de la Tunisie. Ces groupes sont minoritaires mais ultra-présents dans le champ public et pas un jour ne passe en Tunisie sans qu’il ne soit fait état d’incidents liés aux salafistes. Les autorités sont régulièrement accusées de laxisme et Ennahda est souvent soupçonné d’entretenir des relations ambiguës avec cette mouvance. Selon certains observateurs, «les partisans de l’ancien régime, conscients de la menace qui pèse sur eux, tenteraient à travers ces troubles de renverser le gouvernement d’Ennahda. D’autres par contre, considèrent que ceci est lié à la confrontation entre le mouvement laïc et le mouvement islamique en prévision des prochaines élections. Il n’en demeure pas moins que les troubles sociaux qui ne cessent de se poursuivre en Tunisie donnent lieu à un climat d’insécurité qui influe fatalement sur la dynamique économique. Hier, et dans toutes les régions de la Tunisie, les enseignants du cycle fondamental ont entamé une grève de deux jours suivie à 85% et à l’appel du syndicat général du secteur. Les magistrats tunisiens poursuivent quand à eux, leur mouvement de grève illimitée en protestation contre la décision prise par le ministère de la justice samedi dernier mettant fin à la fonction de 82 magistrats. Les grèves et sit-in qu’ont connu plusieurs secteurs économique en Tunisie ce derniers mois avaient contraint près de 200 sociétés étrangères à fermer leur porte et à quitter le pays recherchant d’autres destinations commerciales. Les milieux économiques ont tiré cependant, la sonnette d’alarme face à la situation économique du pays qui reste marquée par, entre autres, la perte de 150 000 emplois. L’inflation est estimée quant à elle, à 5,4% et le taux de chômage à 18% avec 800 000 sans emploi.

R. I. / Agences