Tunisie, Des membres d’Ansar Asharia arrêtés

Tunisie, Des membres d’Ansar Asharia arrêtés
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la police tunisienne a arrêté hier, dix militants présentés comme membres du mouvement jihadiste interdit, Ansar Asharia, dans la ville du Kef (nord-ouest).

Selon le ministère de l’Intérieur, les arrestations des membres présumés d’Ansar Asharia, considéré comme le principal mouvement jihadiste de Tunisie et classé organisation terroriste par les autorités, ont eu lieu à l’aube et ont déclenché des heurts avec les partisans des suspects.

Ces derniers se sont produits quelques heures plus tard, lorsque des partisans des détenus, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur, ont jeté des pierres sur un commissariat de la Garde nationale et brûlé des pneus à ses abords. La police est alors intervenue pour les disperser à l’aide de gaz lacrymogènes. Le ministère n’a pas donné de bilan de ces affrontements.

Outre l’essor de la mouvance jihadiste, les foyers de tension se multiplient dans le pays en raison d’une crise socio-économique et d’une profonde impasse politique. Dans la nuit de jeudi à vendredi, le siège du Front populaire, qui entretient des relations délétères avec le parti islamiste au pouvoir Ennahda, a été attaqué à Tunis par «un gang» d’une soixantaine de personnes, a indiqué ce mouvement sur sa page officielle Facebook. «Un gang payé a essayé d’attaquer le siège du Front populaire, il n’y a pas eu de dégâts et nos camarades vont bien (…) les lâches ont fui le danger devant le courage des militants de cette coalition de gauche», indique le mouvement d’opposition. Il a assuré aussi que dix militants du Front populaire ont repoussé «une soixantaine» d’assaillants. Des médias tunisiens ont fait état d’une intervention policière pour repousser les assaillants et ont indiqué qu’il y aurait des blessés. Là encore, la police n’a pas donné sa version des faits et aucune indication n’a été donnée sur l’identité des assaillants. Mercredi, ce sont des mouvements sociaux qui ont dégénéré en violences, culminant avec des heurts à Siliana (nord) et faisant 50 blessés dans les rangs de la police, et à Gafsa (centre) où le siège du parti islamiste au pouvoir Ennahda a été incendié. L’économie tunisienne reste minée par les conflits sociaux à répétition, en raison de cet essor de violences jihadistes et l’absence d’institutions pérennes depuis près de trois ans.

LG Algérie

Cette situation est aggravée par une crise politique qui paralyse le fonctionnement du pays depuis l’assassinat en juillet d’un opposant, attribué à la mouvance jihadiste. Le gouvernement, dirigé par Ennahda, s’est engagé fin octobre à démissionner pour sortir de l’impasse, mais il est toujours en place, islamistes et opposants ne parvenant pas à s’entendre sur le nom d’un Premier ministre indépendant.

R. I. / Agences