En mars prochain, un accord commercial préférentiel entre l’Algérie et la Tunisie entrera en vigueur, a déclaré, samedi, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui a présidé, avec son homologue tunisien, Mehdi Jomâa, la clôture des travaux de la grande commission mixte algéro-tunisienne.
Cet accord traduit la volonté politique qui anime les deux parties, a encore dit M. Sellal. De son côté, M. Jomâa a parlé, surtout, des défis à relever par les deux pays condamnés à approfondir la coopération bilatérale. Au cours de la cérémonie de clôture, d’autres accords ont été signés par les ministres concernés et ont trait, entre autres, aux secteurs de la culture, du tourisme, de la sécurité… A ce propos, le ministre tunisien de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, a affirmé que l’entente sur la coordination entre les forces de sécurité des deux pays ne fait pas l’ombre d’un doute, et la coordination est bel et bien engagée sur le terrain. Cependant, pour l’officialiser, les deux parties sont décidées à conclure un accord qui, malheureusement, tarde à venir, du fait que la garde nationale tunisienne dépend du ministère de l’Intérieur, alors que les forces du Darak algériennes sont placées sous la tutelle du ministère de la Défense. Toujours est-il que les entretiens de Tunis ont permis d’identifier les mécanismes de protection des frontières contre le terrorisme, la contrebande et le crime organisé. Auparavant, M. Sellal avait été reçu en audience par le président Marzouki et a mis l’accent sur les résultats encourageants de la coopération bilatérale dans les secteurs économique et commercial. Dans ce contexte, il s’est déclaré optimiste quant à l’avenir de cette coopération, optimisme soutenu par le rapprochement continu qui caractérise les relations dans leur ensemble. M. Sellal a séjourné deux jours en Tunisie, où il a assisté à la séance solennelle de l’ANC pour fêter la promulgation de la Constitution et présidé, avec son homologue tunisien, la clôture des travaux de la grande commission mixte.
Sakiet, le symbole…
Le symbole des liens séculaires algéro-tunisiens est, aujourd’hui, et depuis 58 ans, le village de Sakiet Sidi Youcef qui a vu, un certain 8 février 1958, se mêler le sang des Tunisiens et des Algériens par le truchement et à cause d’une bourde de l’armée coloniale française. Pour commémorer cette date, deux délégations, conduites l’une par le ministre algérien des Moujahidine et l’autre par le ministre tunisien de la Défense, se sont déplacées sur les lieux.
Bélaïd est là…
Les événements se succèdent en Tunisie à un rythme effréné. Les plus remarquables étaient, ces derniers jours, la promulgation de la Constitution et les manifestations, durant trois jours, de la commémoration de l’assassinat, il y a un an, du militant de gauche Chokri Bélaïd. Samedi, le cimetière central de Tunis où est enterré Bélaïd était bondé de monde. La foule s’est ensuite rendue en procession à l’avenue Bourguiba (centre-ville) où une manifestation “oratoire” était organisée par les militants des partis démocrates. A quelques kilomètres de là, soit au Bardo où siège l’Assemblée nationale constituante, le parti islamiste Ennahda a organisé un meeting populaire. Officiellement, c’était pour fêter la promulgation de la Constitution. Toutefois, les observateurs estiment que c’était une démonstration de force à travers laquelle ce parti voulait montrer que, même s’il a quitté le gouvernement, il est toujours là et qu’il faut compter avec lui sur la scène politique tunisienne.
M. K