Le nouveau gouvernement tunisien formé par le Premier ministre Ali Larayedh vient d’obtenir le confiance de l’Assemblée constituante pour devenir le 4ème gouvernement transitoire depuis le renversement de l’ancien régime, le 14 janvier 2011, après ceux conduits par Mohamed Ghannouchi, Beji Caid Sebsi et Hamadi Jebali.
Le cabinet de Ali Larayedh a prêté serment alors que les membres de l’Assemblée constituante voteront d’un moment à l’autre un calendrier portant sur la finalisation de l’élaboration de la nouvelle Constitution, et les dates des élections présidentielle et législatives devant mettre fin à la transition dans ce pays.
L’Assemblée Constituante a accordé sa confiance au nouveau gouvernement conduit par Ali Larayedh, formé par une coalition regroupant le parti Ennahda, les partis du Congrès (du chef de l’Etat), Ettakatol et des indépendants.
Le nouveau gouvernement a obtenu la confiance de 139 députés de la Constituante, trente voix de plus que la majorité absolue nécessaire à son entrée en fonction.
Treize députés se sont abstenus et seuls 45 membres de l’Assemblées ont voté contre. Ce dernier chiffre laisse entrevoir que des représentants de partis d’opposition sont en faveur de la nouvelle formation de l’exécutif, les partis de la coalition réunis comptant 117 sièges.
Le vote a été précédé d’intenses et profondes délibérations marquant des divergences autour de la nouvelle composante du gouvernement. Des députés d’opposition ont cependant demander à donner une « chance au nouveau cabinet pour prouver son sérieux » d’autant plus qu’il a consacré la neutralité des ministères de souveraineté.
La transition n’ira pas au-delà de 2013
Le Premier ministre Ali Larayedh a indiqué que le programme de son gouvernement portait sur les priorités politiques et socio-économique pour la période restante de la transition qui ne saurait dépasser la fin de l’année en cours.
Il a mis en avant la nécessité de réunir les conditions favorables à l’organisation des prochaines élections, de poursuivre l’amélioration des performances économiques.
Il s’agira pour le nouveau cabinet d’£uvrer au rétablissement de la sécurité et à la lutte contre le crime et la corruption.
La promotion de l’emploi, la préservation du pouvoir d’achat du citoyen et l’application de l’amnistie générale, figurent parmi les priorités du nouveau gouvernement, a insisté M. Larayedh.
Il a estimé que la démocratie en Tunisie avait besoin d’être confortée par une nouvelle Constitution et des échéances politiques. Le pays n’est pas à l’abri de la violence ni du terrorisme émanant tant de l’intérieur que de l’extérieur, a-t-il souligné.
Selon les observateurs, les prochaines élections restent tributaires de l’élaboration de la nouvelle Constitution qui tarde à venir en raison des désaccords entre les groupes parlementaires autour de la nature du futur système politique.
Pour les milieux politiques tunisiens, M. Larayedh sera confronté à « plusieurs défis » du fait de la dégradation de la situation économique du pays et des tensions sociales face au manque de projets de développement ainsi que la hausse du chômage qui atteint 17%.
Le nouvel exécutif aura pour mission également la prise en charge de la situation sécuritaire qui se dégrade notamment avec la montée des mouvements salafistes et djihadistes et la menace terroriste.
Le gouvernement de Larayedh avait succédé à celui de Hamadi Jebali qui avait démissionné suite à l’échec de son initiative de former un gouvernement de technocrates auquel le mouvement Ennahda s’est opposé farouchement.
Après la démission de Hamadi Jebali, le mouvement Ennahda, le parti le plus représenté au sein de l’Assemblée constituante, a présenté le ministre de l’Intérieur dans le gouvernement démissionnaire, Ali Larayedh qui avait été chargé le 22 février dernier officiellement par le président tunisien de former le nouveau cabinet.