Le président Moncef Marzouki, le Premier ministre, Ali Larayedh et le chef du Parlement, Mustapha Ben Jaafar seront absents aujourd’hui des célébrations du 3e anniversaire de la révolution à Sidi Bouzid.
Les raisons de cette absence sont d’ordre sécuritaire. «Par mesure de sécurité, l’inauguration (du festival) en présence des trois présidents a été annulée», a indiqué à l’AFP Mohamed Jalléli, organisateur du Festival international de la Révolution du 17 décembre.
Il n’a pas précisé la nature des menaces, mais un dispositif sécuritaire important a été déployé dans le centre de Sidi Bouzid, berceau de la révolte déclenchée par l’immolation le 17 décembre 2010 d’un vendeur ambulant, Mohamed Bouazizi. L’année passée, MM. Marzouki et Ben Jaafar avaient été visés par des jets de pierres de manifestants lors de la cérémonie officielle.
La société civile de Sidi Bouzid se préparait tôt ce matin à une manifestation en fin de matinée pour dénoncer la marginalisation économique de cette région du centre-ouest de la Tunisie.
Outre cet aspect, il y a lieu de noter que le groupe jihadiste, Ansar Asharia, qualifié de «terroriste» par les autorités, a appelé à un rassemblement à l’occasion de cette manifestation face au siège du gouvernement à Tunis. Dans son communiqué, Ansar Asharia exhorte le peuple à «transmettre la colère des orphelins, des veuves, des opprimés, des familles des martyrs et des détenus, des personnes ayant subi la torture et la répression». «Nous exhortons nos mères et nos soeurs à rester chez elles par mesure de sécurité», ajoute Ansar Asharia. «La lutte est obligatoire et il faut qu’elle soit populaire… Pour cette raison, nous tendons la main à toute personne voulant faire face à la répression et nous soutenons la sortie du peuple à la Kasbah (place située face au siège du gouvernement, NDLR) prévue mardi (aujourd’hui)», annonce le groupe sur son site internet. Selon ce groupe, que les autorités accusent d’avoir participé à des attaques contre les forces de l’ordre et aux assassinats de deux opposants, «il faut lutter contre la tyrannie des autorités par tous les moyens possibles».
Le ministère de l’Intérieur a mis en garde contre toute manifestation d’«organisation non reconnue par l’Etat». «A la suite de la demande des associations et des partis politiques de fêter le 17 décembre le début de la révolution tunisienne à la place de la Kasbah de 11H00 à 18H00 locales (10H00 à 17H00 GMT), le ministère annonce qu’il prendra les dispositifs sécuritaires nécessaires pour assurer cette manifestation (..) et interdit la participation de toute organisation non reconnue», selon le communiqué. «Toute violation de ces mesures expose les organisateurs à des poursuites judiciaires et à l’intervention sécuritaire immédiate dans le cadre de la loi», ajoute le ministère.
R. I. / Agences