Tunisie 3 – Angola 0 : Bouazizi pourra reposer en paix !

A Sidi Bouzid, Sousse, Tunis, les gens peuvent sortir humer l’air de la gloire qui soufflait depuis hier soir sur la Tunisie, un peu ou beaucoup, dirions-nous, grâce à ce trophée du CHAN que viennent de remporter les Tunisiens au Soudan.

La défaite de l’Algérie face à ces mêmes Tunisiens n’aura donc pas été vaine, puisque, comme le disait Benchikha, un club maghrébin est allé en finale et il l’a remportée ! Et de quelle manière ! Et dire que cette équipe a failli ne pas venir. La situation délicate qui avait prévaut en Tunisie peu avant le début de ce CHAN, ayant obligé la bande à Trabelsi à s’exiler au Maroc pour finir une réparation bouclée à la va vite, a fait dire à certains qu’il fallait peut-être faire l’impasse sur ce tournoi. La situation n’était pas favorable et le départ de l’équipe de l’aéroport Tunis-Cartage sous les sifflets des voyageurs avait suscité un certain sentiment de culpabilité chez la délégation tunisienne qui avait posé ses bagages à Port Soudan, le cœur meurtri pour paraphraser Samy Trabelsi qui n’a pas oublié par où ils sont passés avant de venir s’installer à Khartoum pour les quarts de finale, les demi-finales puis la finale qu’ils ont jouée et remportée face à l’Angola, un adversaire qui les avait forcés au nul, près de trois semaines plus tôt à Port Soudan (1-1). Les coéquipiers de Chedli s’étaient fait rejoindre au score dans les arrêts de jeu. Cette leçon, oui s’en est une, ne s’est pas reproduite par deux fois, puisque hier soir, les Tunisiens avaient continué à pousser même après avoir mené trois à zéro. Oui trois à zéro ! Vous avez bien lu. Traoui (50′), Dhouadhi (76′) et Daragi (80′) avaient permis à la Tunisie de remporter cette deuxième édition du CHAN.

Comparée à la CAN remportée chez eux en 2004, elle paraît de moindre valeur, mais, sentimentalement, elle vaudra toutes les Coupes du monde dans le cœur de ces millions de Tunisiens qui n’en demandaient pas plus que ces sensations de joie que leur a donc données cette équipe qui n’a jamais oublié d’où elle vient. Le message émouvant qu’avaient envoyé Chedli et ses coéquipiers avant le coup d’envoi de leur premier match face à cette même équipe de l’Angola et dont Le Buteur fut témoin privilégié nous renseigne si besoin est sur l’attachement de ces jeunes à leur pays, à leur peuple et cette cause pour laquelle il a envahi la rue. Bouazizi pourra reposer en paix !