Le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, a mis en garde contre les dangers d’une intervention étrangère en Afrique du Nord, à la veille d’une réunion qui s’ouvre ce mardi à Alger sur la crise libyenne.
Dans une interview au quotidien britannique « The Independent », il a affirmé qu’une intervention militaire étrangère “peut devenir une partie du problème et non une partie de la solution”.
” Elle augmente la probabilité d’un surcroît d’activités terroristes et d’une plus grande déstabilisation dans les pays qui sont opposés à l’intervention étrangère», a-t-il dit.
Lamamra a souligné que l’instabilité dans les pays voisins de l’Algérie « fait partie de notre propre sécurité ».

“Dès lors que vous contribuez à résoudre ce genre de problème chez votre voisin, vous protégez et améliorez votre propre sécurité nationale”, a-t-il souligné..
L’Algérie a été farouchement contre l’intervention militaire en Libye, et ses responsables ont averti à plusieurs reprises que cela ne ferait envenimer une situation déjà complexe.
“L’intervention étrangère peut avoir empêché les Libyens eux-mêmes de s’acheminer vers pareille solution que l’Union africaine proposait à l’époque, et qui représentait une transition pacifique”, a déclaré Lamamra, en référence à l’intervention de l’OTAN en 2011 qui avait aidé les groupes rebelles libyens à renverser Mouammar Kadhafi.
La Libye a sombré dans le chaos depuis la révolution de 2011, avec une guerre civile et des milices armées qui cherchent à mettre la main sur les plus grandes réserves de pétrole du continent.
Le groupe Etat islamique a exploité le vide politique en Libye pour prendre le contrôle de la ville côtière de Syrte, et de nombreuses attaques terroristes ont été montées et planifiées sur le territoire libyen, y compris le récent attentat suicide contre le bus de la Garde présidentielle en Tunisie.
Cela a poussé l’Algérie à se préoccuper de plus en plus de la sécurité des frontières et à voir d’un mauvais œil les ingérences dans la transition démocratique des pays voisins, dont notamment la Tunisie.