La famille, mais aussi les proches de Djamel Bendjaballah se sont réunis, samedi dernier, devant le tribunal de Dunkerque pour demander à ce que le meurtre de cet Algérien soit requalifié en crime raciste. Une pétition a été lancée pour reconnaître son caractère prémédité.
Un mois après le meurtre d’Hicham Miraoui, un ressortissant tunisien victime d’une attaque mortelle et raciste en France, les proches de Djamel Bendjabellah, tué par un militant d’extrême droite à Dunkerque, ne peuvent s’empêcher de voir des parallèles.
Ils se sont réunis samedi 28 juin dernier devant le tribunal de Dunkerque pour demander la reconnaissance du caractère raciste et prémédité de ce meurtre passé sous silence.
🟢 À LIRE AUSSI : Reda, 29 ans, tué à coups de couteau en pleine rue à Sétif : la série noire continue
Meurtre de Djamel Bendjaballah d’origine algérienne : au commencement, une rupture
Le 31 août 2024, une tension est montée chez Camille, la compagne de Djamel. Alors que ce dernier passait la soirée avec elle et leurs enfants respectifs, Jérôme Décofour, le père des filles de Camille, a insisté pour les voir. Trente minutes plus tard, il est arrivé dans son imposante Crysler bleu métallique.
Djamel est allé à sa rencontre et après une vive altercation, Jérôme a été autorisé à voir ses enfants. Les filles sont alors montées dans le véhicule. Prévoyant, Djamel s’est positionné devant la voiture pour empêcher Jérôme de prendre la fuite avec les enfants qui finissent par rejoindre leur mère.
Décofour a d’abord mis un coup d’accélérateur, forçant Djamel à s’écarter, avant de se garer dans le parking d’en face. Il a soudainement reculé, puis accéléré violemment en direction de l’Algérien. L’impact a été extrêmement violent : Djamel a été projeté au-dessus de la voiture et s’est écrasé au sol, inanimé.
Mais Jérôme Décofour n’en est pas resté là : il a fait marche arrière et lui a roulé dessus, puis a accéléré à nouveau pour l’écraser une deuxième fois, sous les yeux horrifiés de Camille et ses enfants. Le meurtrier a fini par prendre la fuite avant de se rendre.
🟢 À LIRE AUSSI : Un policier meurt percuté par un véhicule en pleine intervention à Mila
Une pétition pour reconnaître le caractère raciste du meurtre
Lors de sa garde à vue ou encore dans ses lettres, Jérôme Décofour s’est montré totalement indifférent à l’égard de sa victime : « Vous connaissez bien l’amour et l’attention que je porte à ma voiture (…) je ne l’aurais jamais lancée délibérément sur qui que ce soit qui l’aurait pu l’abîmer« , écrit-il dans l’un de ses courriers depuis sa cellule en prison.
À ce jour, ce meurtrier n’a toujours pas été interrogé par le juge d’instruction. Il encourt trente ans de réclusion criminelle.
Voir cette publication sur Instagram
De son côté, la famille de Djamel Bendjaballah ne cesse de pleurer son fils. Une pétition, qui a collecté plus de 35 000 signatures, a été lancée pour reconnaître le caractère raciste et prémédité de ce crime. Sa Sœur, Nadia Bendjaballah, réclame justice pour son frère : « Ne laissons pas cette affaire être traitée comme un simple fait divers (…) tout montre que c’est un meurtrier motivé par la haine« . Si la justice française retenait la circonstance aggravante de racisme, il risquerait la prison à perpétuité.
🟢 À LIRE AUSSI : Un trafiquant de drogue lourdement condamné à Béjaïa