La tuberculose extra-pulmonaire en progression !

La tuberculose extra-pulmonaire en progression !

En dépit des difficultés de diagnostic et d’identification de la maladie, 53 millions de vies ont été sauvées entre 2000 et 2016 de par le monde.

L’Algérie a enregistré quelque 22 780 cas de tuberculose, toutes formes confondues, en 2017. De ce total, 15 409 cas, soit 67%, sont atteints de tuberculose extra-pulmonaire (TEP). Le reste, soit 7 371 cas, a contracté le bacille de la tuberculose pulmonaire (TP).

Ce qui explique la prédominance, voire la progression, de la TEP dont l’incidence est estimée à 37 cas/100 000 habitants contre 17,7 cas/100 000 habitants pour la TP. “En Algérie, il a été constaté, ces dernières années, une inversion de l’incidence des cas de tuberculose qui s’est traduite par une diminution de 10 points de la forme contagieuse et une persistance d’un niveau relativement élevé de celle en extra-pulmonaire (TEP)”, a indiqué le Dr Sofiane Alihalasssa, chargé du Plan national de lutte contre la tuberculose, lors d’une rencontre organisée jeudi à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre cette maladie.

La TEP a pris des proportions alarmantes dans notre pays marquées par une méconnaissance de son origine. Le représentant du ministre de la Santé a, en effet, tenu à préciser que les cas de tuberculose identifiés sont plus souvent présumés que prouvés. Il a, de ce fait, mis l’accent sur la nécessité pour les praticiens de s’assurer du moment où il faut arrêter ou prolonger le traitement et de clarifier la sensibilité du patient envers les médicaments antituberculeux.

Parmi les wilayas les plus touchées par cette pathologie, l’on cite Médéa avec 142 cas/100 000 habitants, suivie de Blida (95,8 cas/100 000 hab), Oran (91 cas/100 000 hab), Bordj Bou-Arréridj (90 cas/100 000 hab), Sétif (87 cas/100 000 hab) et Aïn Defla (87 cas 100 000 hab). Par ailleurs, il est constaté que la tuberculose reste une maladie qui cible de plus en plus de jeunes. Ce qui signifie que la maladie ne vieillit pas. Pis encore, cela prouve que la tuberculose n’est plus cette “maladie du passé”.

Elle est, au contraire, l’une des 10 premières causes de mortalité dans le monde. En 2016, “quelque 10,4 millions de personnes ont contracté cette maladie et 1,7 million en sont mortes et plus de 95% des décès dus à la tuberculose surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire”, a souligné, devant les députés, le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui. Ce qui est également préoccupant pour le ministre est l’“apparition de formes multi-résistantes de tuberculose qui représente une forte menace pour la sécurité sanitaire capable de remettre en cause les avancées obtenues dans la lutte contre la maladie”.

En dépit de toutes les difficultés de diagnostic et d’identification de la maladie, le ministre a affirmé que 53 millions de vies ont été sauvées entre 2000 et 2016 de par le monde. La représentante de l’OMS a, pour sa part, relevé que les systèmes de santé africains ne détectent que la moitié des cas existants, alors que la région compte le plus grand nombre de personnes atteintes simultanément du VIH sida et de tuberculose. Elle a ajouté que 40% des besoins financiers nécessaires à la lutte contre la tuberculose ne sont toujours pas satisfaits.

B. K.