Il y a longtemps que l’on nous ne fait plus marrer devant la téloche. Le 20 heures est retombé dans le classique de la langue du bois. Fade comme s’il manque de sel, et ennuyeux tel un député en plénière, l’actualité ressemble à une lecture récitée par une soldat de l’armée de kim de la Corée. Sa chanson du train de développement qui a démarré en 62 s’avère aussi longue qu’une qassida de Oum Keltoum. Nous ne sommes toujours pas arrivés, depuis. Certains se demandent d’ailleurs si nous ne nous sommes pas trempés de voie. Quoi que ce soit possible que l’on nous fait apprécier le voyage pour nous faire voir toute la beauté de l’Algérie du journal télévisé. Des sachets cancérigènes de lait à gogo, des logements par-ci, des youyous de gâchis heureux par-là, des hôpitaux flambants neufs avec des médecins accueillant les malades avec le sourire, des butanes de gaz pour aller dans la campagne, des marchés de fruits et légumes aux prix modiques. Mais malgré le Happy planet index du peuple d’Algérie qui est le pays africain le plus heureux selon même l’ONU ; on ne rit plus comme quand on était avec le Tahar Missoum. Tu nous manques Spécifique. L’APN après ton départ, s’est vu son théâtre muté en bain maure. Il n’y a ni action, ni sortie satirique, ni de commentaire burlesque. Nous sommes tristes maintenant que tes homologues actuels, se sont transformés en fonctionnaires serviteurs. D’ailleurs, l’on ne sait pas si c’est en raison des changements climatiques ou de la malédiction que tu leur as jeté, lorsque tu leur as joué le rôle de Hind de Rissala pour leur rappeler, « Le temps et les parasites vous détruiront ». Chose est sure, bien certains parmi eux et leurs cercles, se voient se déchoir dans la précarité. Beaucoup sont devenus pauvres. Alors que certains arrivent à peine à joindre les deux bouts entre l’Algérie profonde et l’Algérie du 20 heures, n’était-ce les crédits que leur accorde… les épiceries. Ils ne servent plus de whiskas à leurs chiens, à leurs chattes, et ne leurs nettoient plus leurs moustaches aux lingettes nettoyantes Demavic, maintenant que les pantalons se portent de plus en plus bas. D’ailleurs les moustaches se rarifient en ces temps de maigres vaches, depuis que tu leur as exhibé « le âajar » de « la melhfa » dans l’APN. Et le taureau de mille dinars s’est avéré impuissant et sera incessamment retiré de la circulation. Mes respects, Spécifique député.
Ilies Benabdeslam