Trump accuse pékin de s’immiscer dans la politique américaine: La paille et la poutre

Trump accuse pékin de s’immiscer dans la politique américaine: La paille et la poutre
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Comme à son habitude, le président Trump y est allé de ses tweets devenus incontournables: «Cela aurait dû être fait depuis 20 ans (…) Nous nous sommes fait avoir par la Chine», a-t-il martelé, lors d’une conférence de presse, ressassant sa «priorité»: «protéger les travailleurs américains».

Rien ne va plus entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping, le président américain ayant en même temps franchi un nouveau cap dans les sanctions imposées aux importations chinoises et lancé des accusations explicites d’immixtion dans la politique américaine! Il a, en effet, déclaré que Pékin essaye d’influencer les prochaines élections américaines prévues en novembre et que, pour cela, sa base électorale est directement ciblée.

Cette sortie est intervenue moins de 24 heures après que la Maison-Blanche eut annoncé une nouvelle vague de taxes sur les importations chinoises intermédiaires, de l’ordre de 200 milliards de dollars! Une réplique, en fait, à la dernière mesure prise par Pékin en guise de rétorsion qui a consisté en de nouveaux droits de douane pour 60 milliards de dollars de biens américains importés.

Comme à son habitude, le président Trump y est allé de ses tweets devenus incontournables «Cela aurait dû être fait depuis 20 ans (…) Nous nous sommes fait avoir par la Chine», a-t-il martelé, lors d’une conférence de presse, ressassant sa «priorité»: «Protéger les travailleurs américains, protéger les fermiers américains». Anticipant les (mauvaises) prévisions des élections de mi-mandat, par-delà une surenchère de taxes qui ont atteint déjà leur limite, Donald Trump, qui redoute une sévère défaite des républicains au Congrès, accuse maintenant Pékin de chercher à le fragiliser politiquement. «La Chine a ouvertement indiqué qu’elle tentait activement d’influencer et de changer notre élection en attaquant nos agriculteurs, nos éleveurs et nos ouvriers de l’industrie parce qu’ils sont loyaux à mon égard», a-t-il bombardé dans un tweet des premières aurores.

Et comme pour s’en convaincre lui-même, il a invoqué la conscience de ses compatriotes ainsi que leur patriotisme pour se mobiliser durant la guerre commerciale engagée dans le but de mettre la Chine à genoux. Le fait est que le scénario a déjà été éprouvé par l’Union européenne qui a répliqué aux mesures de Trump en ciblant les exportations de certains Etats susceptibles de basculer du camp républicain au camp démocrate, notamment ceux qui sont concernés par la première bataille concernant l’acier et l’aluminium. Ce retour du boomerang ne pouvait être ignoré par l’administration Trump depuis qu’elle a enclenché la série de taxes douanières, les plus récentes devant entrer en vigueur le 24 septembre prochain pour s’élever à hauteur de 10% fin 2018. Qui plus est, Washington a infligé des «droits punitifs» sur les importations chinoises de l’ordre de 50 milliards de dollars annuels. C’est ce qui a provoqué la colère des dirigeants chinois qui ont alors claqué la porte des négociations, convaincus qu’il y a un manque singulier d’ «équité» et surtout de «bonne foi».

La Chine considère désormais que la somme des droits de douane imposés par Donald Trump est toutsimplement«inacceptable», attitude qui ne semble pas avoir impressionné le président américain le moins du monde. Trump a averti Pékin que si la Chine «ne change pas de ton», il n’hésitera pas à élargir les tarifs douaniers «à la totalité des importations». Pourtant, le président américain doit tenir compte des pressions de plus en plus fortes des grandes entreprises américaines, affectées par sa stratégie et nombreuses à exiger des exemptions. C’est le cas des produits de grande consommation, notamment textiles et agricoles, équipements automobiles ou même des montres connectées d’Apple! La guerre commerciale mise à part, même si elle est sans merci, Trump ne lésine pas sur les louanges adressées à son homologue chinois Xi Jinping pour lequel, répète-t-il, il a «du respect» et même «de l’affection» mais dont il attend qu’il ouvre grandes les portes du marché chinois pour résorber les 200 milliards de dollars de déficit pour le Trésor américain. Raison pour laquelle il utilise toutes les armes possibles comme celle du transfert technologique forcé qu’il qualifie de «vol» et, maintenant, celle de l’ingérence dans la politique américaine.