Troublantes révélations de “la tribune de Genève”: Bouteflika “inconscient” à sa sortie de l’hôpital

Troublantes révélations de “la tribune de Genève”: Bouteflika “inconscient” à sa sortie de l’hôpital

“Bouteflika (…) est à peine conscient, sous assistance respiratoire, sa tête, coiffée d’un bonnet noir, tombant sur son épaule”, écrit le journal suisse qui fait d’autres révélations sur l’extrême discrétion qui a entouré le départ, visiblement précipité, du Président du territoire suisse.

à sa sortie des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) dimanche 10 mars, le président Bouteflika n’était pas — et c’est le moins qu’on puisse dire — au meilleur de sa forme.

C’est, en tout cas, ce qu’a rapporté hier, dans un article visiblement bien sourcé, le quotidien La Tribune de Genève, qui a retracé dans le détail la sortie d’hôpital du chef de l’État. “Abdelaziz Bouteflika, président algérien dont la candidature à sa propre succession a été officialisée le 3 mars (le lendemain de ses 82 ans), apparaît dans un fauteuil roulant électrique, un modèle haut de gamme muni d’un défibrillateur et d’autres appareils médicaux.

Il est à peine conscient, sous assistance respiratoire, sa tête, coiffée d’un bonnet noir, tombant sur son épaule”, écrit le journal suisse, avant de poursuivre : “À l’aide d’une rampe, on le place dans un van, une Mercedes Class V Pack AMG aux vitres teintées et, pour l’occasion, munie de rideaux. Le chauffeur et un policier sont assis à l’avant, les sièges arrière ont été enlevés pour faire de la place au fauteuil roulant. Une infirmière est assise à côté du patient et deux gardes du corps algériens sont à l’arrière.” Et en quittant les HUG, à 15 heures, pour l’aéroport, le Président est accompagné d’une infirmière asiatique qui, selon le quotidien suisse, “doit intervenir pour aider Abdelaziz Bouteflika à respirer”.

Question : si le Président était à ce point défaillant dimanche 10 mars comme le décrit le journal suisse, comment l’ancien ministre des Affaires étrangères sous Chadli, Lakhdar Brahimi, a-t-il pu le rencontrer, le lendemain, discuter avec lui ? Mystère et boule de gomme. C’est dans la nuit du samedi 9 mars, au lendemain des grandioses marches et du dépôt d’une requête de mise sous curatelle de Bouteflika, que son entourage a décidé de le ramener au pays. “Tout s’organise tardivement. Le vol est annoncé aux autorités dans la nuit de samedi à dimanche. Le numéro de matricule 7T-VPM, qui serait équipé d’appareils médicaux et avait déposé le Président le 24 février, indique qu’il prévoit de se poser à 9h56. Il atterrira douze minutes plus tôt”, a précisé La Tribune de Genève.

Alors que l’avion présidentiel, parti ramener le chef de l’État, est arrivé à l’aéroport de Genève à 9h44 et que son retour à Alger est prévu à 11 heures, il n’a pu quitter le sol suisse qu’à 15h56 ! Pourquoi le vol du retour de Bouteflika a mis autant de temps ? Le journal suisse n’a pas eu d’informations. “Aux HUG, pour une raison inconnue, le transfert est retardé”, s’est-il contenté d’écrire. Un détail à relever : l’infirmière et la société chargée du transport du convoi présidentiel des HUG jusqu’à l’aéroport, une entreprise spécialisée dans les transports de VIP, ne sont pas Algériennes. Autre détail livré par La Tribune de Genève : c’est Nacer, le frère du Président qui s’est occupé du rapatriement de ce dernier et non pas son autre frère et conseiller spécial, Saïd, qui, d’habitude, est chargé de ce genre de mission.

Un employé de l’aéroport de Genève n’a pas caché son étonnement de voir autant de précautions prises pour ne pas laisser voir le président Bouteflika embarqué dans le Gulfstream IV. “Depuis que je travaille sur le tarmac, je n’ai jamais vu que l’on cache un avion de pareille façon pour embarquer un passager”, s’est-il exclamé. Et le politologue Hasni Abidi de renchérir dans un tweet : “Jamais un déplacement présidentiel n’a suscité autant d’interrogations et d’incertitudes.”

Arab Chih