En une décennie, c’est l’hécatombe sur nos routes: le nombre d’accidents enregistrés entre 2003 et 2012 est de 242 450, causant la mort à 34 623 personnes et des blessures à 422 862 autres…
Il y a longtemps que la cote d’alerte a été dépassée en matière d’accidents de la route dans notre pays. Pis encore, l’Algérie est en passe de devenir le pays le plus meurtrier et dont les routes sont les moins sûres au Maghreb du fait du nombre ahurissantde sinistres enregistrés chaque jour.
Il y a longtemps que la côte d’alerte a été dépassée en matière d’accidents de la route dans notre pays. Pis, l’Algérie est en passe de devenir le pays le plus meurtrier et dont les routes sont les moins sûres au Maghreb du fait du nombre ahurissants de sinistres enregistrés chaque jour.
Dans la seule journée de mardi, pas moins de huit personnes ont trouvé la mort et 43 autres ont été blessées dans 26 accidents de la route enregistrés à travers 19 wilayas du pays, selon un bilan rendu public hier mercredi par les services de la Gendarmerie nationale. C’est là un bilan effrayant, un phénomène qui a pris des allures d’un véritable Léviathan, un monstre qui décime les vies et les destins sur nos routes.

En 2012, le bilan est préoccupant: 3.737 morts et 48.875 blessés, selon un bilan annuel établi par les services de la sécurité routière de la Gendarmerie nationale. C’est triste et accablant pour les efforts consentis en termes d’amélioration du réseau routier, de transports, de modernisation des infrastructures routières et globalement pour les services de sécurité déployés justement sur nos routes pour limiter ce fléau qui a pris les allures d’un phénomène social structurel.
Même si le nombre de personnes décédées en 2012 a enregistré une baisse de 2,45% par rapport à l’année 2011, il n’en demeure pas moins que c’est là un bilan consternant. En une décennie, c’est l’hécatombe sur nos routes: le nombre d’accidents enregistrés entre 2003 et 2012 est de 242.450, causant la mort à 3.623 personnes et des blessures à 4222.862 autres. Triste bilan en faut qui interpelle autant les usagers de la route que les services de sécurité et les pouvoirs publics pour qu’une stratégie globale soit mise en oeuvre en direction de ce fléau.
Car non seulement le nombre de décès est en hausse, mais également celui des blessés corporels dont beaucoup resteront handicapés à vie et partant à la charge de la société. Sur un autre registre, les effets économiques d’un tel phénomène sont autrement importants, avec des coûts annuels de plus de 26 milliards de dinars en termes de remboursements sur un total de 35 milliards de dinars remboursés par les assurances pour tous les sinistres confondus. C’est énorme, et cela coûte en fait près d’un point de croissance du PIB algérien.
Comment, dés lors inverser la tendance? La question est actuellement en train de faire l’objet de campagnes de prévention drastiques des services de sécurité, notamment la GN, mais dont les méthodes de prévention doivent être autrement plus modernes, plus proches des sinistres potentiels avec des approches scientifiques d’analyse et de traitement de ce fléau, car les »radars » et les retraits de permis, il faut le signaler, ne sont pas dissuasifs, et, surtout, ont montré leur total inefficacité dans la hausse vertigineuse des sinistres et des morts.
Dés lors, il faut une autre législation à la source, un programme de formation plus poussé, avec, pourquoi pas, des conditionnalités draconiennes pour passer son permis de conduire comme par exemple avoir le niveau de Terminale des Lycées pour le permis Poids lourds, la catégorie qui fait le plus de dégâts sur nos routes. Une chose est sûre: la dissuasion a montré ses limites, il faut plus que jamais un système de prévention plus musclé, en direction notamment des »récidivistes ». Pour que nos routes soient plus sûres, pour qu’il y ait moins de morts sur nos routes.
Boualem Branki