Dans un communiqué ferme publié ce samedi, l’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (ANIRAV) a exprimé sa vive inquiétude face à la prolifération de pratiques médiatiques non professionnelles sur certaines chaînes de télévision algériennes.
Selon l’instance de régulation, ces dérapages portent atteinte à la conscience des citoyens et compromettent les efforts nationaux pour lutter contre la sorcellerie, la superstition et le discours irrationnel.
L’autorité cite plusieurs exemples concrets, à commencer par la chaîne Ennahar TV, qui a diffusé un témoignage controversé dans son émission “Paparazzi”. Un artiste y affirme avoir été victime de sorcellerie de la part de ses collègues, ce que l’ANIRAV considère comme un « exploitation émotionnelle flagrante et une banalisation de la superstition à des fins commerciales ».
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Autre cas dénoncé : l’émission « Rak fi Tahqiq » diffusée sur Echourouk News, dans laquelle un invité a tenu des propos dénués de rigueur scientifique et religieuse, allant jusqu’à prétendre que « les pays occidentaux doivent leur développement à l’usage des djinns ». Des propos jugés par l’Autorité comme dangereux, absurdes et contraires aux valeurs scientifiques et religieuses.
Enfin, la chaîne El Hayat TV est également pointée du doigt pour avoir donné la parole à une personne promouvant des théories non prouvées scientifiquement, sans présence de spécialistes pour encadrer le débat. L’Autorité y voit un manque flagrant d’objectivité et de professionnalisme.
Un avertissement clair et des sanctions possibles
L’ANIRAV souligne que ces pratiques violent la loi 23-20 régissant l’activité audiovisuelle, notamment l’article 32 qui impose le respect de l’éthique, de l’objectivité et de l’interdiction de l’usage du religieux à des fins contraires à l’intérêt public.
Elle rappelle aux chaînes concernées qu’elles s’exposent à des sanctions administratives, conformément aux dispositions prévues par la loi, en cas de récidive ou de non-respect de leurs cahiers des charges.
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Plus grave encore, l’Autorité alerte sur les conséquences sociales et éducatives de ces émissions qui, selon elle, participent à l’érosion de l’esprit critique des jeunes, à la propagation de la peur et des croyances irrationnelles, et à la banalisation du discours mystique et charlatanesque au détriment de la raison, du savoir et de la vraie compréhension religieuse.
Elle conclut en appelant les médias audiovisuels à investir sérieusement dans la formation de leurs équipes rédactionnelles et à traiter les sujets sensibles avec rigueur, responsabilité et compétence.