L’offensive militaire d’envergure lancée conjointement par les forces de l’Otan et l’armée afghane contre les talibans dans le sud de l’Afghanistan, est entrée dimanche dans son troisième jour faisant jusqu’ici au moins 27 morts parmi les insurgés.
Baptisée Mushtarak (ensemble), cette opération, la plus massive selon des responsables militaires depuis le début du conflit dans le pays en 2001, se concentre notamment dans la région de Marjah dans la province du Helmand, l’un des derniers bastions des talibans dans le sud afghan.
Présentée par Kaboul et les forces internationales comme la première phase d’une vaste opération visant à restaurer l’autorité du gouvernement dans la région, Mushtarak engage quelque 15.000 militaires, américains pour la grande majorité, les Britanniques venant en deuxième, le tout sous la bannière de la force de l’Otan, l’Isaf.
En outre, quelque 2.500 soldats afghans participent aussi à cette opération, la plus vaste également depuis l’annonce par le président Barack Obama en décembre dernier de l’envoi, courant 2010, de 30.000 soldats américains en renfort afin de contrer l’insurrection des talibans, chassés du pouvoir à Kaboul fin 2001. S’agissant de la résistance des talibans face à cette opération, les responsables militaires de l’Otan et les soldats britanniques ont évoqué un « minimum d’opposition ».
Helmand, ainsi que la province voisine de Kandahar (sud), constituent deux fiefs des talibans ainsi qu’un grenier à opium, source importante de revenus pour les rebelles.
Trois opérations importantes avaient eu lieu depuis l’année dernière dans la province de Helmand, par les forces de la coalition menée par l’Otan et les troupes afghanes, rappelle-t-on.
Depuis le lancement de l’offensive « Mushtarak », au moins 27 talibans ont été tués et 11 autres arrêtés, selon l’armée afghane, tandis que la force de l’Otan a annoncé de son côté avoir perdu deux de ses soldats depuis samedi.
« Pour l’heure, nous avons tué 27 combattants ennemis armés (talibans) et capturé 11 autres », a déclaré le général Sher Mohammad Zazaï, qui commande les troupes afghanes engagées à Marjah.
« Un soldat de la Force internationale d’assistance à la sécurité (Isaf) a été tué par l’explosion d’un engin artisanal dans le sud de l’Afghanistan et un autre est mort dans un échange de tirs à l’arme légère toujours dans le sud », indique, de son côté, un communiqué de l’Otan.
Annoncée depuis plusieurs semaines, l’opération Mushtarak a, par ailleurs, contraint des milliers de personnes à fuir la zone de Marjah, dont la population est estimée à 125.000 habitants.
Peu après le lancement de l’offensive militaire, le président afghan Hamid Karzaï a mis en garde contre d’éventuelles pertes civiles et recommandé, à cet effet, aux troupes afghanes et internationales de « faire preuve de la plus grande prudence ».
Dans la foulée de l’offensive, le président Karzaï a, par ailleurs, appelé, de nouveau, les talibans à profiter » de l’opération « Mushtarak » pour « renoncer à la violence et réintégrer la vie civile aux côtés d’autres Afghans, pour le bien du pays ».
Le président afghan a maintes fois appelé les talibans, ces derniers mois, à se rendre et à participer au processus de paix dans le pays.
Des appels rejetés par les insurgés qui ne cessent de réclamer le départ des forces étrangères présentes sur le sol afghan.
Agences