Au troisième jour de l’Aïd, les commerçants de la capitale rouvrent à petit rythme après la « désertion » de deux jours. Dans une petite virée que nous avons effectuée ce matin dans quelques quartiers d’Alger, plus de la moitié des commerçants ont préféré maintenir leurs rideaux baissés. Ayant certainement décidé de prolonger les festivités jusqu’au début de la semaine prochaine.
À part certains commerçants du centre-ville d’Alger qui ont décidé d’ouvrir pour approvisionner leurs clients, dans les autres quartiers comme El Biar, Bir Khadem ou encore Chéraga, l’activité commerciale s’est limitée au service minimum, à l’instar des pharmacies et les quincailleries et quelques épiciers du coin.
Du coup, les habitants de ces quartiers ont été pénalisés par le manque de certains produits de première nécessité comme le pain et le lait. À ce propos, la baguette demeure introuvable dans ces quartiers. « A midi déjà tous le pain a été vendu », nous a signalé un boulanger, en précisant qu’il travaille avec un effectif réduit.
Cette situation est devenue une habitude chez les commerçants des grandes villes, ce qui pénalise les clients et les oblige à stocker plusieurs produits quelques jours avant l’Aïd. D’où l’installation de la pénurie et la révision à la hausse des prix.

Le ministère du Commerce qui a instruit 3.373 boulangers et 8.239 commerçants de fruits et légumes à l’ouverture les jours fériés sous peine d’amende, a indiqué que 98% de ces commerçants ont ouvert les jours de l’Aïd. Dans ces conditions, est-ce que ce nombre est insuffisant ou bien les chiffres du ministère ne correspondent pas à la réalité.
Pour la précision, la loi de 2013 qui définit les conditions d’exercice de l’activité commerciale, fait obligation aux commerçants de respecter les permanences durant les jours fériés. Mais, le fait que les sanctions ne tombent jamais de la part de la tutelle, les commerçants restent inconscients des soucis qu’ils causent aux citoyens en fermant boutique les jours de fêtes religieuses.
Khelifa Litamine