La troisième édition de ce forum, dont le thème central est les IDE, a été l’occasion pour les managers et les universitaires de dresser un état des lieux de l’économie algérienne à travers ses contradictions et les perspectives qu’elle offre.
l’École supérieure de commerce de Paris, au 79, avenue de la République, a été samedi au rendez-vous avec le troisième forum du Réseau des étudiants algériens des grandes écoles de France (Reage). Fettah Ouzani, le président de cette association, et ses jeunes collaborateurs ont vu grand en réunissant le gotha de l’économie algérienne sur un même plateau.
Cevital, Aigle Azur, Nedjma, Lafarge Savola, BNP Paribas, Unilever Alsthom, Schlumberger, Henkel, Safis Aventis, KPMG, Rizopork, Lefèvre Pelletier associés sont les principales entreprises présentes à cette manifestation, à travers leurs stands installés dans les salles de cette prestigieuse école. Algérie Poste est la seule entreprise publique à être représentée.
Pour cette année, ce sont les investissements directs étrangers (IDE) en Algérie qui sont choisis. Une thématique en connexion directe avec l’actualité économique en Algérie. L’intérêt porté par les autorités officielles à cette manifestation, carrefour entre managers et universitaires, est incontestablement la présence de l’ambassadeur d’Algérie à Paris, Missoum Sbih, qui a ouvert la séance plénière dans une intervention où il avait mis en valeur le rôle du Reage comme espace de contact entre les Algériens des deux rives. “Notre rencontre ce soir, qui consacre un processus de contact et d’échange avec les représentants de la communauté algérienne en France, se situe dans le prolongement des différentes rencontres que j’ai eues ces dernières années avec les cadres algériens à travers l’ensemble du territoire français.” Après cette intervention à densité politique marquée, parole aux managers : Issad Rebrab, dans une intervention attentivement suivie par l’auditoire du grand amphi de l’école, fera une présentation, chiffres à l’appui, du groupe Cevital en esquissant aussi succinctement les perspectives.
D’emblée, Issad Rebrab indiquera que Cevital est “le premier groupe privé en Algérie avec une croissance à deux chiffres depuis 1999”. De 780 collaborateurs, il en est actuellement à 12 000 pour atteindre le niveau de 25 000 à l’horizon 2012. Chiffre suivi d’une ovation de la salle, comme un hommage à l’effort de Cevital pour sa politique de création d’emplois.
Pour montrer l’importance prise par son groupe dans le paysage économique algérien, Issad Rebrab expliquera que son entreprise, à la faveur d’une gestion rigoureuse, selon les standards internationaux de compétitivité et de performance, a permis à notre pays de passer du stade d’importateur à celui d’exportateur au niveau de plusieurs segments, notamment le verre plat, dont 70% de la production sont destinés au marché extérieur, les 30 restants étant destinés à couvrir largement les besoins du marché local.
Exportation également des huiles végétales et de la margarine. Après avoir décliné ces chiffres, qui montrent la montée en puissance du groupe, l’orateur, se voulant un brin politique, soutiendra que “les possibilités de réussite existent en Algérie”. Pour lui, le tout est de savoir choisir “les partenaires qui sont intéressés de nous accompagner”.
À ce sujet, il citera comme exemple de réussite de cet accompagnement la société franco-allemande Keller avec un partenariat 51/49% et puis la société Samsung. S’agissant des IDE, thème du forum, Issad Rebrab notera “les évolutions” connues par notre système économique qui nous place devant des pays voisins comme l’Égypte, la Tunisie, la Libye où un étranger est obligé de s’associer avec un citoyen de ces pays pour pouvoir créer une entreprise dans une proportion de 60/40%. A contrario, le patron de Cevital expliquera qu’il existe des sociétés multinationales qui sont prêtes à investir en Algérie, même minoritaires, car “l’Algérie est un pays où l’on peut faire une forte valeur ajoutée”. Cela étant, l’intervenant n’omettra pas de pointer, dans son intervention, les difficultés liées à l’environnement que “nous essayons de gérer au mieux”.
Il conclura son intervention en rappelant que “l’humanité est désormais confrontée à trois défis”, à savoir l’après-pétrole, le réchauffement climatique et enfin la faim dans le monde.
Joseph Ged, le patron de Nedjma, sponsor principal de la manifestation, lancera un message fort en direction des jeunes expatriés qui souhaitent investir en Algérie. “Je vous invite à rebâtir le renouveau de l’Algérie, Nedjma est prête à vous accompagner et à vous ouvrir les portes.” Engagement suivi d’une ovation de la salle en faveur de Joseph Ged qui a exprimé aussi le souhait de voir un jour un Algérien parvenir au poste de patron de son entreprise, “premier opérateur de l’innovation et du multimédia en Algérie”.
Le témoignage du patron de Nedjma, qui a évoqué également son parcours personnel, était précédé de la présentation du groupe par Rédha Ben Dedouche, responsable des ressources humaines (RH). Quelques chiffres pour montrer la dimension du groupe, premier opérateur du multimédia en Algérie. Août 2004, investissement initial de 1,5 milliard de dinars, actuellement elle compte 6 millions de clearing en Algérie. Elle a obtenu le certificat Iso pour sa qualité de meilleure société des télécoms en Afrique du Nord en 2007.
Actuellement, Nedjma possède 35 boutiques à travers l’Algérie ; elle est présente dans 30 wilayas avec plus de 23 000 points de vente ; la qualité du réseau, selon l’ARTP, est de 91,1%. Question ressources humaines, la moyenne d’âge est de 30 ans ; 99% du personnel sont algériens, dont 46% de femmes. Le chiffre d’affaires a progressé de 22% au 1er trimestre 2009 par rapport à la même période en 2008. En termes de perspectives, le responsable des RH expliquera que Nedjma renforcera son réseau pour demeurer leader de l’innovation et accentuera son engagement dans les activités de sponsoring du football algérien.
Le patron du FCE, un habitué de ce forum, fait valoir dans son intervention les potentialités que l’Algérie offre dans l’optique des IDE. Conséquent avec lui-même, il se fera en outre l’avocat de la LFC en expliquant que les réserves qu’elle a suscitées ne sont pas fondamentalement fondées, quand bien même il aurait souhaité une consultation préalable avec le gouvernement.
De son côté, Marc Bouteiller, chef du service économique régional à l’ambassade de France à Alger, s’attachera dans son intervention à démontrer le rôle de leader des entreprises françaises en Algérie, hors secteur hydrocarbures.
Il insistera sur le caractère “entreprise citoyenne” s’agissant de ces entreprises qui font, selon lui, un effort d’investissement. En termes d’IDE, il montrera chiffres à l’appui que la France vient en tête avec
1 570 investissements, suivie de l’Espagne avec 1 293 puis de l’Égypte 1 116 investissements. “Si tous les autres pays qui travaillent avec l’Algérie avaient et fait le même effort que la France, on n’en serait certainement pas là”, regrettera-t-il, en faisant valoir le fait que les entreprises françaises avaient créé 35 000 emplois directs et 100 000 indirects. Priorité dans les années à venir à l’investissement au niveau des PMI, assure Marc Bouteiller, qui persiste et signe que “la France est de loin le premier employeur étranger en Algérie”.
S’agissant de la loi de finances complémentaire, tant décriée par les autorités françaises, le chef de la mission économique a préféré voir le verre à moitié plein. Il se félicitera ainsi du fait que la rétroactivité de la règle 30/70% pour les sociétés d’importation étrangères soit exclue. Il déplorera aussi “la brutalité” de cette loi, ainsi que l’absence de concertation, qui seraient, selon lui, à l’origine des équivoques. D’ailleurs, il ne manquera pas de conclure que “tout est rentré dans l’ordre”. Brahim Ben Djaber de la Chambre de commerce et d’industrie, en prenant comme référence le PIB, dira que les opportunités d’investissement sont considérables en Algérie. La ressource humaine, à travers un million d’étudiants, 8 millions d’élèves et 700 000 stagiaires de la formation professionnelle, la signature de l’accord de l’association avec l’Union européenne, la croissance économique hors hydrocarbures de 9%, la pluviométrie, l’agriculture et le tourisme sont pour lui autant de facteurs favorables à ces investissements.
Outre les interventions en session plénière en soirée, la matinée a été marquée surtout par l’organisation de trois tables rondes consacrées aux TIC et à l’agriculture. L’occasion pour les intervenants de dresser un état des lieux de ces trois secteurs en Algérie. En parallèle à ces ateliers, il y a eu aussi la visite des différents stands des entreprises dont les représentants ont expliqué aux milliers de visiteurs, en quête d’opportunité d’investissement et d’emploi, l’intérêt de tenter “le rêve Algérie”.
l’École supérieure de commerce de Paris, au 79, avenue de la République, a été samedi au rendez-vous avec le troisième forum du Réseau des étudiants algériens des grandes écoles de France (Reage). Fettah Ouzani, le président de cette association, et ses jeunes collaborateurs ont vu grand en réunissant le gotha de l’économie algérienne sur un même plateau. Cevital, Aigle Azur, Nedjma, Lafarge Savola, BNP Paribas, Unilever Alsthom, Schlumberger, Henkel, Safis Aventis, KPMG, Rizopork, Lefèvre Pelletier associés sont les principales entreprises présentes à cette manifestation, à travers leurs stands installés dans les salles de cette prestigieuse école. Algérie Poste est la seule entreprise publique à être représentée.
Pour cette année, ce sont les investissements directs étrangers (IDE) en Algérie qui sont choisis. Une thématique en connexion directe avec l’actualité économique en Algérie. L’intérêt porté par les autorités officielles à cette manifestation, carrefour entre managers et universitaires, est incontestablement la présence de l’ambassadeur d’Algérie à Paris, Missoum Sbih, qui a ouvert la séance plénière dans une intervention où il avait mis en valeur le rôle du Reage comme espace de contact entre les Algériens des deux rives. “Notre rencontre ce soir, qui consacre un processus de contact et d’échange avec les représentants de la communauté algérienne en France, se situe dans le prolongement des différentes rencontres que j’ai eues ces dernières années avec les cadres algériens à travers l’ensemble du territoire français.” Après cette intervention à densité politique marquée, parole aux managers : Issad Rebrab, dans une intervention attentivement suivie par l’auditoire du grand amphi de l’école, fera une présentation, chiffres à l’appui, du groupe Cevital en esquissant aussi succinctement les perspectives. D’emblée, Issad Rebrab indiquera que Cevital est “le premier groupe privé en Algérie avec une croissance à deux chiffres depuis 1999”. De 780 collaborateurs, il en est actuellement à 12 000 pour atteindre le niveau de 25 000 à l’horizon 2012. Chiffre suivi d’une ovation de la salle, comme un hommage à l’effort de Cevital pour sa politique de création d’emplois. Pour montrer l’importance prise par son groupe dans le paysage économique algérien, Issad Rebrab expliquera que son entreprise, à la faveur d’une gestion rigoureuse, selon les standards internationaux de compétitivité et de performance, a permis à notre pays de passer du stade d’importateur à celui d’exportateur au niveau de plusieurs segments, notamment le verre plat, dont 70% de la production sont destinés au marché extérieur, les 30 restants étant destinés à couvrir largement les besoins du marché local. Exportation également des huiles végétales et de la margarine. Après avoir décliné ces chiffres, qui montrent la montée en puissance du groupe, l’orateur, se voulant un brin politique, soutiendra que “les possibilités de réussite existent en Algérie”. Pour lui, le tout est de savoir choisir “les partenaires qui sont intéressés de nous accompagner”. À ce sujet, il citera comme exemple de réussite de cet accompagnement la société franco-allemande Keller avec un partenariat 51/49% et puis la société Samsung. S’agissant des IDE, thème du forum, Issad Rebrab notera “les évolutions” connues par notre système économique qui nous place devant des pays voisins comme l’Égypte, la Tunisie, la Libye où un étranger est obligé de s’associer avec un citoyen de ces pays pour pouvoir créer une entreprise dans une proportion de 60/40%. A contrario, le patron de Cevital expliquera qu’il existe des sociétés multinationales qui sont prêtes à investir en Algérie, même minoritaires, car “l’Algérie est un pays où l’on peut faire une forte valeur ajoutée”. Cela étant, l’intervenant n’omettra pas de pointer, dans son intervention, les difficultés liées à l’environnement que “nous essayons de gérer au mieux”. Il conclura son intervention en rappelant que “l’humanité est désormais confrontée à trois défis”, à savoir l’après-pétrole, le réchauffement climatique et enfin la faim dans le monde.
Joseph Ged, le patron de Nedjma, sponsor principal de la manifestation, lancera un message fort en direction des jeunes expatriés qui souhaitent investir en Algérie. “Je vous invite à rebâtir le renouveau de l’Algérie, Nedjma est prête à vous accompagner et à vous ouvrir les portes.” Engagement suivi d’une ovation de la salle en faveur de Joseph Ged qui a exprimé aussi le souhait de voir un jour un Algérien parvenir au poste de patron de son entreprise, “premier opérateur de l’innovation et du multimédia en Algérie”. Le témoignage du patron de Nedjma, qui a évoqué également son parcours personnel, était précédé de la présentation du groupe par Rédha Ben Dedouche, responsable des ressources humaines (RH). Quelques chiffres pour montrer la dimension du groupe, premier opérateur du multimédia en Algérie. Août 2004, investissement initial de 1,5 milliard de dinars, actuellement elle compte 6 millions de clearing en Algérie. Elle a obtenu le certificat Iso pour sa qualité de meilleure société des télécoms en Afrique du Nord en 2007. Actuellement, Nedjma possède 35 boutiques à travers l’Algérie ; elle est présente dans 30 wilayas avec plus de 23 000 points de vente ; la qualité du réseau, selon l’ARTP, est de 91,1%. Question ressources humaines, la moyenne d’âge est de 30 ans ; 99% du personnel sont algériens, dont 46% de femmes. Le chiffre d’affaires a progressé de 22% au 1er trimestre 2009 par rapport à la même période en 2008. En termes de perspectives, le responsable des RH expliquera que Nedjma renforcera son réseau pour demeurer leader de l’innovation et accentuera son engagement dans les activités de sponsoring du football algérien.
Le patron du FCE, un habitué de ce forum, fait valoir dans son intervention les potentialités que l’Algérie offre dans l’optique des IDE. Conséquent avec lui-même, il se fera en outre l’avocat de la LFC en expliquant que les réserves qu’elle a suscitées ne sont pas fondamentalement fondées, quand bien même il aurait souhaité une consultation préalable avec le gouvernement.
De son côté, Marc Bouteiller, chef du service économique régional à l’ambassade de France à Alger, s’attachera dans son intervention à démontrer le rôle de leader des entreprises françaises en Algérie, hors secteur hydrocarbures.
Il insistera sur le caractère “entreprise citoyenne” s’agissant de ces entreprises qui font, selon lui, un effort d’investissement. En termes d’IDE, il montrera chiffres à l’appui que la France vient en tête avec
1 570 investissements, suivie de l’Espagne avec 1 293 puis de l’Égypte 1 116 investissements. “Si tous les autres pays qui travaillent avec l’Algérie avaient et fait le même effort que la France, on n’en serait certainement pas là”, regrettera-t-il, en faisant valoir le fait que les entreprises françaises avaient créé 35 000 emplois directs et 100 000 indirects. Priorité dans les années à venir à l’investissement au niveau des PMI, assure Marc Bouteiller, qui persiste et signe que “la France est de loin le premier employeur étranger en Algérie”. S’agissant de la loi de finances complémentaire, tant décriée par les autorités françaises, le chef de la mission économique a préféré voir le verre à moitié plein. Il se félicitera ainsi du fait que la rétroactivité de la règle 30/70% pour les sociétés d’importation étrangères soit exclue. Il déplorera aussi “la brutalité” de cette loi, ainsi que l’absence de concertation, qui seraient, selon lui, à l’origine des équivoques. D’ailleurs, il ne manquera pas de conclure que “tout est rentré dans l’ordre”. Brahim Ben Djaber de la Chambre de commerce et d’industrie, en prenant comme référence le PIB, dira que les opportunités d’investissement sont considérables en Algérie. La ressource humaine, à travers un million d’étudiants, 8 millions d’élèves et 700 000 stagiaires de la formation professionnelle, la signature de l’accord de l’association avec l’Union européenne, la croissance économique hors hydrocarbures de 9%, la pluviométrie, l’agriculture et le tourisme sont pour lui autant de facteurs favorables à ces investissements.
Outre les interventions en session plénière en soirée, la matinée a été marquée surtout par l’organisation de trois tables rondes consacrées aux TIC et à l’agriculture. L’occasion pour les intervenants de dresser un état des lieux de ces trois secteurs en Algérie. En parallèle à ces ateliers, il y a eu aussi la visite des différents stands des entreprises dont les représentants ont expliqué aux milliers de visiteurs, en quête d’opportunité d’investissement et d’emploi, l’intérêt de tenter “le rêve Algérie”.
Par : Omar Ouali